Il y a près d'un an et demi, tout s'est effondré pour elle : séparée de Gaspard Ulliel depuis plusieurs mois, le mannequin Gaëlle Pietri apprend brutalement sa mort, sur une piste de ski, à 37 ans. L'acteur, excellent skieur, a été percuté par un autre homme le 19 janvier 2022. Il ne portait pas de casque, il ne s'en relèvera pas. Un choc terrible, immense, que la jeune femme met du temps à assimiler. Mais dont elle finira par se relever : leur fils, Orso, aujourd'hui âgé de 7 ans, a trop besoin d'elle.
Un petit garçon pour lequel elle a écrit un livre, Le Temps de te dire adieu, (éd. Grasset) qui raconte son deuil difficile et ses errements de maman, désormais seule responsable de lui. Un ouvrage qui lui a fait du bien et dans lequel elle raconte notamment ses visites au cimetière, où un détail important a mis beaucoup de temps à être réglé : "Nous avons attendu dix mois. Dix mois pour que la pierre tombale vienne remplacer la plaque de béton qui scellait le caveau que nous avons acquis avec tes parents au Père-Lachaise et dans lequel tu reposes".
Un délai qu'elle attribue aux nombreux "morts dernièrement". "On manque de matière première. Ce sont les raisons que l'on nous a données pour expliquer ce retard", continue-t-elle, expliquant que ce retard ne l'a pas aidée : "Dix mois, un temps qui aurait dû me permettre d'entamer ce fameux 'travail du deuil'". Une "horrible expression" qu'elle a pourtant fait sienne ces derniers mois, même si la douleur reste vive.
"Dès que je serai partie, ça recommencera"
Surtout que le cimetière parisien dans lequel repose le trentenaire est réputé pour toutes les célébrités qui y sont enterrées et que les fans ne se gênent pas pour y prendre des photos ou y déposer des objets. Une habitude qui la gêne parfois, ou qui lui semble tout simplement incongrue : "Je suis stupéfaite du nombre de choses qui trônent déjà sur ta tombe. La rapidité avec laquelle sont venus tes admirateurs. Une cigarette Marlboro (pas ta marque), des coquillages, des lettres en papier, des lettres plastifiées, une plaque gravée de 1000 mots dorés [...], des photos sous cadre, des fleurs artificielles, des partitions de musique, des citations de Boris Vian".
Ajoutant à cela une "bougie de 90 jours", le seul objet dont elle aime la symbolique et qu'elle ait elle-même déposé et un petit mot déchirant de leur fils ("Merci pour ces beaux jours passés ensemble"), Gaëlle Pietri s'occupe de la tombe et la nettoie désormais. Frotter, une façon d'oublier sa peine. Mais parfois, lorsque la tombe redevient "immaculée", elle lui rappelle la neige. "Je ne peux plus penser à la neige sans penser à ta mort", écrit-elle. Et au travers des souvenirs, la douleur refait surface...