S'il a longtemps cherché à faire reconnaître sa filiation par celui qu'il pensait être son père biologique Alain Delon, Ari Boulogne, dont le corps sans vie a été retrouvé cette nuit alors qu'il n'avait que 60 ans, a également mené un autre combat dans sa vie : celui de l'addiction à la drogue dure. Une bataille ardue pour lui, qui avait commencé jeune l'héroïne en compagnie de sa mère biologique, la chanteuse Nico.
Egérie d'Andy Warhol et membre du groupe culte The Velvet Underground, celle-ci était en effet une consommatrice assumée de nombreux produits illicites. Et lorsqu'à 16 ans, son fils qui a été élevé e grande partie par la mère et le beau-père d'Alain Delon vient définitivement la retrouver, elle le fait rapidement basculer. Tous les deux deviennent fusionnels et consomment ensemble jusqu'à la mort de la jeune femme en 1988 d'un accident de vélo.
Une dizaine d'années de sa vie dont il ne gardait pas un mauvais souvenir, bien au contraire : "Pour moi, c'était une très bonne mère. Elle m'a tout donné. Même la drogue, je l'ai vécue à fond avec elle sans que ce soit un problème. De mes 16 ans jusqu'à la fin, nous avons partagé la drogue, la même seringue. C'était une manière d'être ensemble", assurait-il dans une interview au JDD il y a 5 ans.
Pourtant, cette dépendance ne l'a jamais vraiment lâchée : s'il a longtemps enchaîné les cures de désintoxication après la mort de la chanteuse et semblait s'en être sorti au milieu des années 90, celui qui est devenu photographe serait retombé dans ses travers. Ses voisins, interrogés par le Parisien, parlent en effet d'un homme rongé par la toxicomanie avant son décès.
"Tous les jours, ici, c'était le balai des livreurs de stups", aurait en effet témoigné l'une d'entre eux. La drogue qui a marqué sa vie, donc, qui est même peut-être responsable de sa mort (une autopsie est en cours actuellement). Mais qui n'a jamais changé l'image qu'Ari Boulogne avait de sa mère, qu'il a accompagnée dans le monde entier.
"Jusqu'aux derniers instants de sa vie, elle était flamboyante. Elle n'était pas malsaine. Elle avait un humour fou, sec et acide, avec un grand sens de la dérision. C'était une rock'n'roll woman, qui s'emparait de la scène comme une lionne", expliquait-il. Un bel hommage pour un homme qui aura vécu une vie faite de hauts et de bas...