L'adolescente de 17 ans, qui lors d'une chasse samedi avait tiré mortellement sur une randonneuse dans le Cantal, a été mise en examen mardi pour "homicide involontaire", au moment où le débat s'anime autour de l'encadrement de cette pratique entre candidats à la présidentielle.
La jeune fille, qui aurait effectué le tir fatal lors d'une battue aux sangliers, a été placée sous contrôle judiciaire avec "interdiction de détenir ou porter une arme", a précisé dans un communiqué le procureur d'Aurillac Paolo Giambasi. Le drame est survenu samedi après-midi, sur la commune de Cassaniouze, dans le sud du département, lorsqu'une femme de 25 ans a été touchée par un tir dans le haut du corps, au niveau gauche. La chasseuse avait immédiatement reconnu les faits et s'était présentée d'elle-même comme l'auteure du tir. Dans un état de choc, elle avait dans un premier temps été hospitalisée. Libération a dévoilé que cette dernière était "originaire de Mourjou à une dizaine de kilomètres du lieu de l'accident" et qu"elle était en possession d'un permis de chasse en règles". Elle a expliqué aux inspecteurs avoir cru viser un sanglier avant d'entendre la voix d'un homme.
"Les auditions des témoins des faits et des chasseurs ayant participé à la battue ont mis en évidence que plusieurs coups de feu avaient été tirés dans le cadre de cette chasse", avait relevé lundi le parquet dans un autre communiqué. Une autopsie du corps de la victime devait avoir lieu mardi matin. Jean-Pierre Boulanger, président de l'association des chasseurs a passé la journée de dimanche avec les gendarmes puis celle de lundi à faire des déclarations d'assurances. Sa femme a expliqué à Libération : "Ils étaient 18 personnes en cercle et avaient signalé la battue, [mon mari] était à deux kilomètres de l'accident."
"Il nous faut plus réglementer cette activité, il y a urgence !", avait réclamé ce week-end le candidat écologiste à la présidentielle, Yannick Jadot, alors que le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon réclamait une interdiction de la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires, et appelait à ne plus "vendre des armes qui sont aussi puissantes". De son côté, la candidate du Rassemblement national Marine Le Pen avait estimé que la chasse, "tradition ancestrale", "doit être maintenue".