Du haut de ses 19 ans, Adèle Exarchopoulos ne mesure peut-être pas l'ampleur du phénomène qu'elle est devenue. Véritable révélation du film d'Abdellatif Kechiche, La Vie d'Adèle – Chapitre 1 & 2, jamais dans l'ombre de sa désormais amie Léa Seydoux, la jolie comédienne aux lèvres pulpeuses et à la bouille enfantine a surpris son petit monde. Au point même d'avoir bouleversé les critiques américains, parmi lesquels on entend s'élever des voix réclamant une nomination à l'Oscar de la meilleure actrice.
Une belle histoire pour celle qui, toute jeune, considérait déjà le fait de jouer comme "un loisir, une manière de s'amuser". Après des apparitions plus ou ou moins remarquées dans Boxes, Les Enfants de Timpelbach ou encore récemment La Rafle, Adèle Exarchopoulos devient la muse du nouveau film de Kechiche. Le cinéaste franco-tunisien n'a d'ailleurs pas hésité à changer le nom de l'héroïne qui se nomme alors Adèle. Paradoxalement, l'histoire d'Adèle est un peu celle de la véritable Adèle : "Je suis tombée amoureuse de ma meilleure amie quand j'avais 14 ans, raconte-t-elle à Vogue. Je lui ai juste fait deux ou trois bisous sur la bouche, c'était une période où je me cherchais, j'étais dans ma période rebelle. Un jour, mon père m'a demandé si j'avais quelqu'un et, un peu pour le provoquer, j'ai dit oui, il s'appelle Christine."
Aujourd'hui, Adèle Exarchopoulos file le parfait amour avec Jérémie Laheurte, son petit ami dans La Vie d'Adèle, à qui elle n'avait pas hésité à déclaré sa flamme après avoir reçu la Palme d'or en mai dernier.
Kechiche, "il ne nous dirige pas, il nous bouscule"
Pour Abdellatif Kechiche, Adèle Exarchopoulos ne recule devant rien. Une composition forte qui s'est médiatiquement ressentie plusieurs mois après Cannes lorsque les conditions de tournage souvent difficiles du film (six mois, la nudité, l'intimité brisée...) sont pointées du doigt par les deux actrices. "Je savais la reconnaissance qu'avaient eue les filles qui avaient tourné avec lui, notamment Sara Forestier et Hafsia Herzi. J'avais tellement envie d'avoir ce rôle que je ne me posais pas beaucoup de questions", assure la jeune comédienne.
"À certains moment, je me suis demandé si je ne donnais pas trop au film. C'était flippant", commente-t-elle. Abdellatif Kechiche "ne nous dirige pas, il nous bouscule", explique-t-elle.
Bousculer, Abdellatif Kechiche ne l'aura pas fait qu'avec ses deux actrices. Après Cannes, le film fait couler de l'encre et fait se délier les langues. Comme celle de Christine Boutin qui dénonce une Palme donnée aux gays. Les deux actrices, probablement inconscientes, dérapent au Grand Journal. "J'aurais pas dû l'insulter", avoue Adèle au magazine Têtu alors que sa complice sera coupée au montage lorsqu'elle crie "groooosse pute". Pour Adèle Exarchopoulos, le champagne coulant à flots dans les loges du programme de Canal+ est en partie responsable. "T'es un peu bourrée et après l'émission, on t'enferme dans une boîte où on te dit : 'Lâche-toi'. Alors je me suis lâchée'", glisse l'innocente comédienne.
"La Vie d'Adèle", en salles le 9 octobre.