Les charges au pénal abandonnées en août 2011 contre Dominique Strauss-Kahn, il reste le volet civil de l'affaire. Nafissatou Diallo, la femme de chambre qui l'accuse d'agression sexuelle, et l'ancien président du Fonds monétaire international sont-ils parvenus à un accord financier ? Lundi 3 décembre dans la soirée, le juge Douglas McKeon, chargé du dossier dans un tribunal du Bronx, a annoncé à l'AFP qu'une audience était prévue le 10 décembre à 14h (20h à Paris), pour "faire le point sur les discussions en cours" entre les deux parties. "S'il y a un accord, il sera annoncé ce jour-là", précise le juge. Si Nafissatou Diallo devrait être présente au tribunal, indique-t-il encore, il estime qu'il "n'y a pas de raison pour que [Dominique Strauss-Kahn] vienne", lequel sera représenté par ses avocats.
La semaine dernière, le New York Times annonçait que les parties étaient parvenues à trouver un accord financier. Reste à le finaliser, ce qui semble être l'objet de cette audience. Le Monde avançait le chiffre de 6 millions de dollars, un montant qualifié de "complètement inexact" par l'avocat de DSK, William Taylor. Si cet accord est finalisé, il mettra fin à la procédure civile et à une saga judiciaire de 18 mois. C'est aussi la carrière politique d'un homme à qui l'on promettait un avenir présidentiel qui s'est évanouie dans cette suite du Sofitel.
L'AFP rappelle que les règlements à l'amiable dans les procédures civiles - qui visent à obtenir des dommages et intérêts aux États-Unis - sont extrêmement fréquents : ils concernent presque 90% des dossiers. Ces accords financiers ne sont pas des aveux de culpabilité, mais ils évitent aux accusés d'avoir à s'expliquer devant la justice. Ils évitent également la tenue de procès longs et coûteux. Si Dominique Strauss-Kahn passe cet accord financier avec Nafissatou Diallo, il n'aura jamais plus à s'expliquer sur ce qui s'est déroulé dans la chambre 2806 du Sofitel de New York le 14 mai 2011. DSK n'a reconnu qu'une brève relation sexuelle "inappropriée" et a toujours démenti toute violence ou contrainte.
Rappelons que le volet pénal de l'affaire du Sofitel a été classé en août 2011 : le procureur a abandonné les charges retenues contre DSK en raison d'un défaut de crédibilité de la victime présumée.