Dominique Strauss-Kahn est-il tiré d'affaire à New York ? L'ancien président du Fonds monétaire international (FMI) et Nafissatou Diallo, qui l'accuse de l'avoir contrainte à une fellation, seraient parvenus à un accord financier, selon une source proche du dossier citée par le New York Times.
Si les charges retenues au pénal contre Dominique Strauss-Kahn dans l'affaire du Sofitel ont été abandonnées en août 2011, son accusatrice n'a pas manqué de porter l'affaire au civil dans un tribunal du Bronx. Le juge Douglas McKeon n'a pas souhaité commenter l'information du New York Times selon laquelle les deux parties auraient convenu d'un accord financier, accord qui éviterait la tenue d'un procès. Ces pratiques sont monnaie courante outre-Atlantique, leur montant peut atteindre des millions de dollars. La somme que pourrait céder le camp DSK à Nafissatou Diallo n'a évidemment pas été révélée, mais le site du quotidien Le Monde avance qu'elle s'élèverait à 6 millions de dollars. Le juge McKeon a confirmé à l'AFP qu'une audience pourrait avoir lieu "dès la semaine prochaine au tribunal". Audience qui pourrait mettre un point final à ce triste feuilleton judiciaire entamé en mai 2011 et qui a forcé DSK à démissionner du FMI tout en enterrant ses probables ambitions présidentielles.
Devant le tribunal du Bronx, les avocats de Dominique Strauss-Kahn avaient tenté de faire valoir son immunité diplomatique. Sans succès. DSK contre-attaquait en portant plainte contre Nafissatou Diallo. Il accusait la femme de chambre d'avoir "en toute connaissance de cause, et intentionnellement, faussement affirmé qu'il l'avait agressée sexuellement le 14 mai 2011". Dans ce document de 17 pages, Dominique Strauss-Kahn accuse Nafissatou Diallo de "poursuites calomnieuses", d'"abus de procédure" et de "diffamation". Il lui reproche son emprisonnement et le fait de lui avoir "volontairement infligé une souffrance émotionnelle." DSK n'a reconnu qu'une brève relation sexuelle "inappropriée" et a toujours démenti toute violence ou contrainte.
Invité à réagir, Harlem Désir, le numéro un du Parti socialiste, a déclaré à l'AFP : "C'est la justice, telle qu'elle fonctionne aux États-Unis, qui laissera peut-être le regret de ne pas avoir su le dévoilement de la vérité jusqu'au bout, a observé le Premier secrétaire du PS. Mais si c'est la fin d'une procédure pénible pour tous, il faut probablement s'en réjouir."
Reste l'affaire dite du Carlton de Lille. Après avoir été menacé par une enquête préliminaire pour viol en réunion, depuis abandonnée, DSK reste mis en examen pour "proxénétisme aggravé". Le mois dernier, l'ex-compagnon d'Anne Sinclair brisait son silence dans Le Point et demandait à ce qu'on le laisse tranquille : "Rien ne justifie que je sois devenu l'objet d'une traque médiatique, expliquait Dominique Strauss-Kahn. Je ne suis plus un politique, mais pas non plus un people."