D'abord accusé de coups et blessures sur une personne âgée, le frère de la patineuse avait plaidé non coupable. Le 24 février, il était libéré après le paiement d'une caution de 10 000 dollars. Au même moment, l'autopsie concluait que la mort avait été causée par une arythmie cardiaque consécutive à une altercation physique avec une compression de la nuque (étranglement) qui a endommagé la trachée-artère de Daniel Kerrigan.
Heir, le grand jury de Woburn, dans le Massachussetts, a requalifié les charges retenues contre Mark Kerrigan. Il est désormais accusé d'agression et violence sur une personne âgée, et homicide involontaire aggravé.
Pour le procureur, Gerry Leone, "l'accusé aurait dû savoir que les actes cruels qu'il a commis - comme le fait d'attraper la victime par le cou assez fort pour qu'il y ait fracture - allaient causer de graves blessures et mettre en danger la vie de son père."
L'avocat de la famille Kerrigan, Tracy Miner, s'est dite très déçue par la décision du grand jury : "Les charges retenues sont graves. Ils vont devoir prouver que Mark a agit en connaissance de cause."
Le soir du crime, l'accusé, en état d'ébriété et qui vit avec ses parents, est entré dans leur chambre autour de minuit en hurlant des obscénités à propos du téléphone qui ne fonctionnait pas. La victime aurait interdit à son fils de l'utiliser. Dans la cuisine, où ils se sont retirés, une violente dispute éclate. L'accusé aurait alors poussé et bousculé la victime à plusieurs reprises, si bien que des portraits de famille accrochés au mur seraient tombés.
Selon les rapports de police : "L'accusé a ensuite attrapé la victime par le cou causant la fracture du cartilage thyroïde gauche du larynx. La victime est alors tombée au sol, sur le dos, inconsciente."
C'est la mère de Mark et l'épouse de la victime, Brenda, qui a appelé les secours. L'avocate de la famille regrette que "le grand jury n'ait pas souhaité entendre le témoignage de Brenda Kerrigan, unique témoin oculaire de la scène."
Après l'arrivée des secours, le coeur de Daniel Kerrigan lâche. Pour l'avocate, "la nature et l'étendue des problèmes cardiaques de Daniel Kerrigan étaient inconnus de sa femme et de son fils." Ce qui expliquerait que l'accusé ait dit aux secours que son père faisait semblant.
Quand les résultats de l'autopsie ont été publiés, la famille Kerrigan a fait savoir son mécontentement, ajoutant qu'elle n'en voulait "à personne pour la mort malencontreuse de Dan Kerrigan, qui souffrait déjà d'une maladie cardiaque."
À sa libération sous caution, Mark Kerrigan avait rejoint le domicile familial. La famille avait alors publié un communiqué : "Nous sommes enchantés de retrouver Mark."
Mark Kerrigan est un ancien soldat ayant servi à l'étranger et suivi pour un état de stress post-traumatique. Il subit actuellement une expertise psychiatrique.
A.D.