Alors que la France connaît enfin son adversaire des barrages, l'Ukraine, dernier obstacle à franchir pour s'envoler au Brésil et sa Coupe du monde, Patrice Evra et sa sortie médiatique dans l'émission Téléfoot continue de faire la une des médias. Dimanche 20 octobre, le sélectionneur Didier Deschamps et le consultant Pierre Ménès, l'une des cibles de Patrice Evra, s'en sont donné à coeur joie sur l'affaire...
Deschamps-Ménès, échange houleux
De son côté, Pierre Ménès avait la chance d'avoir Didier Deschamps face à lui lors du Canal Football Club sur Canal+ dimanche 20 octobre. Le journaliste de la chaîne cryptée en a profité pour rappeler au sélectionneur que les joueurs appelés en équipe de France avaient signé une charte de bonne conduite dans laquelle on pouvait lire : "Vos comportements, vos attitudes et vos propos, façonnent votre image relayée auprès du grand public par les médias, compagnons de route incontournables et indispensables. Par eux passe cette image, que vous renvoyez au pays tout entier : avec eux aussi, soyez pros."
Mais loin de condamner les propos de son joueur qu'il n'excuse pas pour autant -il dit simplement les "regretter" -, Didier Deschamps a tenu à pointer du doigt le fait qu'il s'agissait avant tout "d'un problème de personnes entre un joueur qui est à bout et quatre commentateurs". De quoi énerver Pierre Ménès, qui a confirmé tout le mal qu'il pensait du joueur et qui a rappelé que la faute en incombait à Laurent Blanc et Didier Deschamps, qui n'auraient jamais dû le rappeler. Un clash qui aura vu le ton monter sans qu'aucun des deux ne parvienne à convaincre l'autre...
Pierre Ménès était décidément bien remonté, lui qui répondait également sur le site internet de L'Equipe : "Je n'ai pas attendu l'interview de ce matin (hier matin, ndlr) pour penser ce que je pense d'Evra. Qu'il apprenne d'abord à parler français ! Mais je suis tout de même effaré par cette sortie médiatique à ce moment-là ! Quel timing désastreux pour l'équipe de France. (...) Si on en arrive là, c'est de la faute de Laurent Blanc, qui l'a ressorti de son trou après Knysna, où l'on connait le rôle qu'Evra a joué comme leader, et celle de Didier Deschamps, qui l'a conservé..."
Lizarazu "choqué"
Les amateurs de Téléfoot en auront eu pour leur argent ce dimanche. Patrice Evra, capitaine de Manchester United, arrière gauche international et capitaine tricolore lors de la déroute et l'humiliation de Knysna, s'en est pris à quatre consultants radio et télé. Bixente Lizarazu, Roland Courbis, Luis Fernandez et Pierre Ménès ont été la cible d'attaques violentes, grossières et déplacées de la part du latéral gauche. Si la plupart d'entre eux ont rapidement et vivement réagi, l'affaire ne risque pas de s'éteindre.
Dans L'Équipe du jour, Bixente Lizarazu revient une nouvelle fois sur les propos tenus par Patrice Evra, et exprime sa consternation : "J'ai été choqué par l'agressivité, la vulgarité, la perte de contrôle, le manque de nuance et de recul (...) S'il est un leader et qu'il prend l'initiative de faire cela, c'est assez inquiétant. Ça me fait même flipper pour les Bleus."
Si le fond semble moins faire débat que la forme, bien que cette dernière ait totalement éclipsé ce que voulait exprimer Patrice Evra, la violence des propos est difficilement compréhensible. "On peut répondre à des critiques, mais là, il n'y a pas de fond ou de discussion. Ce sont juste des insultes, des moqueries, du mépris. C'est le niveau zéro. Et puis il n'y a jamais aucune forme d'autocritique ou de remise en question", poursuit le Basque, avant d'expliquer qu'il a croisé à de nombreuses reprises le joueur dans les coulisses de la radio RTL pour diverses émissions, sans que la moindre animosité se fasse ressentir. "Il dit que nous sommes responsables de sa mauvaise image mais il se débrouille super bien tout seul. C'est un champion", conclut Bixente Lizarazu.
La FFF clémente ?
Patrice Evra pourrait par ailleurs prendre cher, si l'on s'en tient aux déclarations de Didier Deschamps à l'époque, alors qu'il tentait de redorer le blason de l'équipe de France : "Je ne suis pas sur le qui-vive, mais je reste attentif car cela peut arriver à tout moment, avait averti le sélectionneur. Il suffit qu'il y en ait un pour mettre en difficulté l'ensemble. Si c'est le cas, il n'y a aucune chance qu'il revienne."
Evra reviendra-t-il en équipe de France ? Au vu des déclarations de la Fédération Française de Football (FFF), qui a décidé de le convoquer, on pourrait croire que oui. Cette dernière se montre plutôt clémente à son égard, à l'instar de son patron Noël le Graët. "La Fédération regrette les propos de Patrice Evra. Ils n'ont pas de sens. Quel que soit le moment, il ne devait pas tenir ce genre de propos. (...) Nous avons besoin de bavarder ensemble pour savoir quelle décision prendre. J'aime bien avoir les gens en face de moi pour bien comprendre comment il a pu être aussi véhément dans ses propos. Nous allons discuter une bonne heure et après on verra. Cela dit, ce n'est pas aussi grave que ça. Je regrette évidemment ces propos et je présente d'ailleurs les excuses de la Fédération aux quatre personnes concernées. C'est un incident regrettable mais ce n'est pas la fin du monde", a confié le boss des 3F, qui arrive à dire tout et son contraire en quelques lignes.
Ménès encore à l'attaque
Ce lundi, Pierre Ménès a une fois de plus réagi sur Twitter, usant d'ironie envers Patrice Evra. "1 969 000 pour le CFC. Ne pas oublier : aller chez Interflora pour envoyer un bouquet à Evra", a-t-il écrit en référence à l'audimat du CFC. Avant d'envoyer une nouvelle salve sur le site internet de 20 Minutes : "Là, franchement, c'est la moindre des choses que j'accepte des critiques en retour. C'est la règle du jeu. Qu'il ne m'aime pas... Là, il ne m'a pas critiqué, il m'a menacé et insulté. C'est différent. Il dit 'il n'a pas intérêt à me croiser'. Je pourrais lui dire la même chose. Sur le terrain il court plus vite que moi, mais pour le reste, je demande à voir."
Affaire à suivre donc, et notamment lorsque Didier Deschamps annoncera sa liste des sélectionnés pour disputer les barrages face à l'Ukraine.