L'ex-banni de l'Équipe de France refait parler de lui. Revenu en Bleu après la fameuse grève de Knysna lors de la Coupe du Monde 2010, dont il était l'un des meneurs, Patrice Evra vient de faire éclater une nouvelle polémique. Lors d'une très longue interview accordée à l'émission Téléfoot sur TF1, l'arrière gauche de Manchester United n'a pas hésité à tacler à la gorge ses détracteurs. Et certains chroniqueurs célèbres, trop critiques à son goût, comme Bixente Lizarazu, Luis Fernandez, Pierre Ménès ou encore Rolland Courbis, qu'il qualifie de "clochards" et de "parasites".
Sortie à l'hippodrome de Vincennes, participation de quelques cadres à l'émission Masterchef... L'Équipe de France tente par tous les moyens de redorer son image, ternie par les affaires Zahia et surtout le traumatisme de Knysna. Mais voilà qu'un de ses anciens bannis remet de l'huile sur le feu : Patrice Evra. Critiqué pour son niveau de jeu médiocre depuis son retour en Bleu, une main tendue par Laurent Blanc à l'époque, décision jugée par beaucoup comme trop clémente, ce dernier a littéralement craqué lors d'une interview à Téléfoot. "Il y a quelques commentateurs avec lesquels je réglerai bientôt mes comptes parce que quand je sors je ne me suis jamais fait siffler dans aucun stade depuis la Coupe du Monde. Mais ils veulent mentir aux Français comme quoi Evra est le mal-aimé. Mais pas du tout (...) Les gens ont une bonne image de moi, c'est pas ces clochards qui vont salir mon image", assure-t-il.
Patrice Evra fait ensuite une première victime : Luis Fernandez, ancienne star de l'Equipe de France et coach du PSG, désormais animateur vedette sur RMC. "D'abord il y a Michel Fernandel [Luis Fernandez, NDLR]. Lui quand je lui ai fait visiter Old Trafford [Le stade de Manchester United, NDLR] en 2008 il était comme à Euro Disney. Lui quand on lui a donné les clés du Paris Saint-Germain à part sucer des Chupa Chups et danser la Macarena au bord du terrain, qu'est-ce qu'il a fait ?", lâche le défenseur.
Ensuite, c'est Bixente Lizarazu, nouvel ambassadeur de Biotherm Homme, consultant sur RTL et TF1, et surtout ex-champion du monde 98, justement au poste d'arrière gauche de Patrice Evra. "Je sais pas ce qu'il a contre moi. Moi j'ai été élu deux fois meilleur arrière gauche du monde, quatre fois meilleur arrière gauche de la Premier League. Lui je sais même pas s'il a été élu meilleur arrière gauche du monde", dit-il avant de raconter que le compagnon de Claire Keim est le seul à ne pas lui avoir serré la main lors de son arrivée en Equipe de France. Faut quand même avoir du culot pour oser se demander si Bixente Lizarazu a été élu meilleur arrière gauche du monde... on s'en fout un peu monsieur Evra, parce que Bixente nous a rapporté la coupe du monde 1998 avec ses copains et que vous et les vôtres, vous avez fait honte à la France, dans un bus, en 2010 !
Puis c'est au tour de Pierre Ménès de Canal+ d'en prendre pour son grade. "Lui, j'ai pas envie de lui donner de l'importance mais j'espère qu'un jour je le croiserai. On m'a dit qu'il avait parlé de ma famille. Malouda l'a déjà croisé. Et si vous regardez bien il parle plus de Malouda parce que Malouda l'a déjà chopé et moi j'espère bien le choper. Parce que lui, le jour où il arrivera à faire huit jongles, j'arrête ma carrière", balance le joueur de Manchester United, avant de tacler Rolland Courbis, célèbre coach officiant aussi sur RMC. "Et comment il s'appelle l'autre, Tournevis, là ? Rolland Tournevis (sic). Sur RMC il fait que parler (...) C'est du grand n'importe quoi. Ces personnes là vont trop loin", conclut-il. Comme lui, peut-être ?
Car on peut déjà dire que Patrice Evra, qui a comme les autres joueurs des Bleus, signé une charte de bon comportement cet été, a un mauvais sens du timing. L'Equipe de France n'a en effet pas besoin de ça, à l'heure où elle s'apprête à disputer deux matches de barrage au couperet pour tenter d'obtenir sa qualification à la Coupe du Monde 2014 au Brésil après des éliminatoires laborieux. Et heureusement pour lui, TF1 a coupé de nombreuses parties de l'interview au montage, "trop diffamatoires", notamment lorsqu'il s'en prenait au physique de Pierre Ménès. Patrice Evra avait pourtant insisté pour que l'interview soit diffusée telle quelle.
Face à ces attaques, certains concernés ont déjà répondu. "Arriver à faire une carrière de défenseur avec aussi peu de qualités, sans jeu de tête, sans vitesse, sans marquage, c'est une prouesse que je salue. Depuis ce matin, c'est devenu mon idole. Je suis un parasite ? A partir du moment où le gars ne comprend pas la chance qu'il a d'être devenu millionnaire avec si peu de talent, que voulez-vous que je réponde ?", a répondu Rolland Courbis sur RMC. "J'ai juste en envie de lui répondre que j'aimerais bien le voir danser la Macarena avec les Bleus et gagner avec eux. (...) j'ai honoré ce maillot de l'équipe de France (...) J'ai un passé avec l'équipe de France, 3eme en Coupe du Monde en 1986, vainqueur de l'Euro en 1984, j'ai gagné quelques titres dont une Coupe d'Europe avec le PSG. Il a peut-être perdu la mémoire. Il ne se souvient peut-être pas de ce qu'il s'est passé à Knysna. Je n'étais pas le capitaine de cette équipe-là", a réagit de son côté Luis Fernandez.
Quant à Bixente Lizarazu, présent sur le plateau de Téléfoot après l'interview, puisqu'il y est consultant, a trouvé cela "consternant" et "incompréhensible". Pierre Ménès a lui ironisé sur Twitter. "Le jour où Evra fera une interview sans massacrer la langue française, j'arrêterai aussi ma carrière", a-t-il écrit. Le tout avant son passage au Canal Football Club sur Canal+ ce soir, qui s'annonce déjà bouillant, en présence du sélectionneur Didier Deschamps...