Communauté de destin, communauté de douleur. Vingt-quatre heures après avoir adressé au président François Hollande un message de profonde affliction et d'indéfectible soutien à la France en réaction à l'attentat meurtrier de Nice, le prince Albert II de Monaco se vouait samedi matin corps et âme à ces mêmes intentions qu'il y exprimait, à l'occasion d'une messe célébrée en la cathédrale Notre-Dame-Immaculée en hommage aux victimes.
Le souverain et son épouse la princesse Charlene "ont souhaité se recueillir et prier", signale un communiqué du palais princier, lors de cet office conduit par l'archevêque Monseigneur Bernard Barsi. Bien au-delà de la seule dimension politique, le prince Albert, qui s'est fait depuis plusieurs années un devoir et une joie personnelle de raviver les racines historiques de la famille Grimaldi dans l'Hexagone, nourrit un fort attachement avec la France, dont ce moment solennel et très intime témoigne. Ses mots de vendredi en portaient également la marque : "Avec une très vive émotion, écrivait-il au chef de l'Etat français, quinze jours après avoir déjà présenté des condoléances au président de la Turquie à la suite du triple attentat suicide de l'aéroport Atatürk, je veux vous assurer de la solidarité pleine et entière de mon pays, fondée sur la communauté de destin entre la Principauté de Monaco et la République française. A vos côtés, nous faisons mémoire des victimes dans le recueillement et la peine et exprimons aux blessés notre profonde compassion."
En voisin et en ami, Albert de Monaco avait dans le même temps adressé des lettres de soutien personnalisées à Philippe Pradal, maire de Nice, Eric Ciotti (président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes) et Christian Estrosi (président de la région PACA, ancien maire de Nice). "Dans une infinie tristesse et la stupeur, notre pensée vous rejoint, ainsi que tous les Niçois, nos voisins", faisait-il savoir au premier ; "La Principauté de Monaco partage la douleur et la consternation des habitants du département voisin des Alpes-Maritimes (...) Ensemble, unis par les liens forgés par l'Histoire et la proximité, nous surmonterons ces terribles épreuves", assurait-il au second ; "Ma Famille et la communauté monégasque se joignent à moi pour vous exprimer, ainsi qu'à toutes les personnes blessées et celles en deuil, notre étroite union de pensée dans cette terrible épreuve", témoignait-il au troisième, lequel a lui-même publié une bouleversante lettre ouverte aux Niçois.
A l'heure où de nombreuses victimes se battaient encore pour leur vie et où des familles étaient encore à la recherche de leurs proches, le couple princier, la population et les institutions du Rocher étaient rassemblées en la cathédrale de Monaco pour témoigner de leur solidarité, plus encore que de leur chagrin, et pour prier pour eux. "Une fois encore, la barbarie meurtrière a frappé des innocents. En atteignant Nice, à nos portes", a condamné Mgr Bernard Barsi...
En signe de solidarité avec le deuil national décrété en France, de nombreuses manifestations ont été annulées en principauté de Monaco, dont le 11e Festival international d'orgue en la Cathédrale de Monaco, le concert de l'Orchestre philharmonique de Monte-Carlo dans la cour d'honneur du Palais princier dimanche, l'inauguration du tunnel descendant Albert II, le carnaval estival U Sciaratu ou encore le Festival international de feux d'artifices.