A l'approche de la trêve estivale, période jalonnée par de joviales cérémonies auprès des promotions sortant des académies militaires du pays, le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne ont dû ces derniers jours composer avec des événements sombres : le week-end dernier, la visite officielle de Barack Obama était notamment chamboulée par la tragique tuerie de Dallas, contraignant le président américain à annuler le volet programmé à Séville. Ce 15 juillet, le couple royal a dû ajouter à son agenda un passage par l'ambassade de France à Madrid suite à l'attentat terriblement meurtrier perpétré à Nice au soir de la Fête nationale.
Pour leur unique ordre du jour, Felipe et Letizia n'étaient pas censés quitter leur fief, puisque c'est au palais de la Zarzuela qu'ils recevaient comme chaque année les cinquante étudiants participant à la 11e édition du programme "Bourses Europe" (Becas Europa), initiative de l'Université Francisco de Vitoria et de la Banque Santander pour favoriser l'éclosion de grandes figures universitaires et de demain. La rencontre, qui marque la fin de trois semaines (26 juin - 15 juillet) d'échanges et de conférences dans les plus prestigieuses facultés d'Europe, a bien eu lieu, mais s'est ouverte sur une minute de silence grave et solennelle, à la mémoire des victimes de la Promenade des Anglais et en signe de compassion avec leurs familles et avec la France entière.
Dans la foulée, le roi et la reine se sont rendus à l'ambassade de France, à la Puerta de Acala dans le centre-ville de Madrid, pour présenter à l'ambassadeur Yves Saint-Geours leurs condoléances et témoigner leur affliction en même temps que leur soutien. Felipe VI d'Espagne avait au préalable adressé à François Hollande un télégramme faisant état de sa profonde "tristesse et consternation" suite aux événements de Nice. Le jeune monarque, tout en exprimant la solidarité du peuple espagnol envers ses voisins français et les familles des victimes, y réitérait son engagement contre le terrorisme, un fléau auquel son pays paya un lourd tribut en 2004 et qu'il évoquait il y a quelques mois dans son discours pour la nouvelle année : "Avec la reine (...), nous nous sentons très proches de ce cher peuple français et nous réaffirmons notre unité et notre engagement pour continuer à lutter avec détermination contre ceux qui, de manière inhumaine et impitoyable, attentent aux valeurs démocratiques et aux principes qui nous unissent et nous rendent forts."
Egalement très attachés à la France et à la Côte d'Azur, le prince Albert II de Monaco et le roi Carl XVI Gustaf de Suède ont également fait parvenir leurs condoléances au chef de l'Etat français. "Avec une très vive émotion, écrit le souverain monégasque, je veux vous assurer de la solidarité pleine et entière de mon pays, fondée sur la communauté de destin entre la Principauté de Monaco et la République française. A vos côtés, nous faisons mémoire des victimes dans le recueillement et la peine et exprimons aux blessés notre profonde compassion." Le prince également a également adressés des lettres de soutien à ses "chers amis" Eric Ciotti (président du Conseil départemental des Alpes-Maritimes) et Christian Estrosi (président de la région PACA, ancien maire de Nice).
Quant au monarque suédois, qui a ses habitudes estivales sur la french riviera, il s'est également manifesté : "Nous sommes récemment rentrés du Sud de la France. Nous éprouvons un grand désespoir au sujet des événements de Nice. Nos pensées vont vers toutes les victimes et leurs familles."