Un coup de gueule et un tour de vis depuis le Palais princier : c'est avec fermeté que le prince Albert et la princesse Charlene de Monaco avaient signé la fin de leur lune de miel au Mozambique et leur retour en principauté le 20 juillet 2011, faisant la leçon à quelques médias locaux tandis que leur avocat Me Thierry Lacoste fourbissait ses armes pour assigner L'Express en justice. Chose faite depuis quelques heures : l'assignation pour "atteinte à la vie privée" et "publication de faits inexacts relatifs à la vie privée" a été déposée lundi auprès du tribunal de Nanterre, et devait être notifiée ce mardi à L'Express, poursuivi par le Palais Princier au regard de l'article par lequel le scandale est venu. Le sujet "Albert-Charlene: péril sur le mariage", publié dans la semaine précédant le mariage princier et révélant une fugue présumée de la fiancée sud-africaine du prince Albert et une troisième paternité illégitime du souverain monégasque, avait instauré un climat délétère en marge de la noce.
Les dénégations répétées des jeunes mariés, du Palais Princier et même du gouvernement monégasque (par la voix de Michel Roger, vendredi dernier) n'auront pas suffi à endiguer l'épidémie, au point que c'en est devenu "insupportable, lamentable et passible de sanctions" aux yeux des principaux intéressés. Qui sont donc passés à l'attaque, face à l'obstination de L'Express. Le newsmagazine dirigé par Christophe Barbier, qui avait retiré pendant quelques heures puis remis en ligne le jour même (29 juin) sur lexpress.fr l'article incriminé, maintient sa version des faits quant aux velléités de départ précipité de Charlene Wittstock, information recoupée "de trois sources différentes qui sont toutes les trois fiables" : "On n'a pas mis en scène les détails de vie privée qui pourraient justifier ce qui s'est passé, ça, cela ne nous regarde pas, mais le fait que Charlene ait choisi de partir, pendant un temps, de quitter Monaco, c'est un fait politique", avait ainsi appuyé Christophe Barbier sur Europe 1. Le bras de fer se poursuit donc au tribunal, et cette première semonce a valeur d'avertissement pour les autres médias tenter de s'attaquer avec un peu trop de fougue au couple princier.
Charlene très heureuse, dixit son frère
Epaulés par leur équipe juridique, les jeunes mariés peuvent aussi compter sur la famille de la nouvelle princesse du clan Grimaldi pour défendre leur union et gager leur amour. Après le père, Michael Wittstock, c'est au tour du frère de Charlene, Sean Wittstock, de venir à la rescousse. Dans les pages du magazine sud-africain You, le jeune commercial de 27 ans l'affirme : "Tout le monde invente des histoires. Je peux vous le dire, ma soeur est très heureuse." Face aux rumeurs de fugue, il signale : "Elle et sa demoiselle d'honneur étaient en Afrique du Sud dans une ferme de chasse une semaine avant le mariage, elle aurait pu y rester si elle avait voulu." Il ajoute également : "Elle est catholique romaine maintenant, et ne croit pas au divorce."
Première sortie officielle : Charlene, décolletée et florale, se replonge dans les souvenirs de la noce
Jeudi 21 juillet, au lendemain de la réunion de crise à l'atmosphère pesante avec quelques journalistes décidée par le prince Albert, le souverain et son épouse effectuaient leur première sortie officielle depuis la fin de leur lune de miel. Comme un symbole, c'est à l'exposition consacrée à leur mariage et dirigée par l'ami intime du prince Albert, Stéphane Bern, qu'était dévolue cette apparition publique. Le Musée océanographique, qu'avait longé le 2 juillet dernier le cortège nuptial, abrite en ses vastes murs l'exposition L'Histoire du mariage princier jusqu'au 22 novembre prochain et permet aux visiteurs, qui plébiscitent déjà l'installation, de se replonger dans l'atmosphère de la noce, découvrant de près la Lexus hybride, inspectant la vaisselle, admirant les 844 diamants et 359 saphirs du diadème Océan porté par la princesse Charlene, ou encore s'immobilisant devant, clou du spectacle, la robe de mariée Armani et sa traîne longuissime, exposée auprès de la tenue de cérémonie de carabinier du prince Albert, devant une toile de fond représentant le perron du Palais Princier.
Un parcours que le prince Albert et la princesse Charlene ont à leur tour effectué, escortés par deux tout jeunes Monégasques qui les avaient accueillis en ces lieux, et suivis par une petite foule de happy few. Parfaitement bronzée, la princesse Charlene, 33 ans, était sublimée par une robe florale au coloris tonique, généreusement décolletée, et a reçu avec grand plaisir la partition de l'hymne musical qui avait été composé en son honneur pour être joué le jour J.
Le lendemain, vendredi 22, c'est dans une ambiance moins magique qu'on retrouvait Albert et Charlene : présents au meeting d'athlétisme monégasque, ils ont assisté avec stupeur à la baston qui a éclaté sur la piste. Chacun sa bagarre...