Tradition oblige, Roland-Garros, avant de débuter, se devait d'élire son roi ou sa reine pour son édition 2010. Les festivités avaient commencé samedi, avec, animation phare et explosive, le DJ Martin Solveig avait invité son ami et homologue Bob Sinclar à se joindre à lui pour quelques échanges sur le court central ! Devant un public ravi, déguisés en Bjorn Borg et André Agassi et rejoints par Novak Djokovic et Gaël Monfils, ils ont ainsi joué le jeu pour le tournage du nouveau clip de Martin Solveig, à découvrir dans quelques jours...
Mais dimanche, à l'heure où les premiers compétiteurs étaient entrés en lice (notre champion Jo-Wilfried Tsonga, par exemple, aura eu besoin de 3h40 pour venir à bout de l'Allemand Daniel Brands en cinq sets), c'est... Amélie Mauresmo qui était la reine de Roland-Garros !
L'ancienne numéro un mondiale, qui était en larmes il y a quelques mois au moment d'annoncer sa retraite, et en larmes également lors de l'hommage qui lui a été rendu en février, était tout sourire ce dimanche 23 mai, comme quelques heures auparavant au Stade de France (où elle supportait le Biarritz Olympique en finale de la H Cup de rugby, remportée par le Stade Toulousain).
L'allée principale du village Roland-Garros a ainsi été baptisée cette année du nom d'Amélie Mauresmo, qui a connu plus de souffrances que de plaisirs Porte d'Auteuil. Elle succède à Guy Forget (2002), René Lacoste (2003), Cédric Pioline (2004), Nathalie Tauziat (2005), Henri Leconte (2006), Mary Pierce (2007), Yannick Noah (2008) et Justine Henin (2009).
Depuis, elle a pris ses fonctions de consultante pour France Télévisions : à l'antenne, chaque jour, elle commentera au moins un match, et multipliera les interventions, interviews de joueuses, etc.
Double plaisir, donc, pour ce retour dans un tournoi synonyme de mauvais souvenirs pour Amélie, comme elle le rappelait volontiers auprès du JDD : "Je me rends compte que, pour la première fois, j'ai hâte que ça commence ! Pour moi, ce tournoi a toujours été une souffrance. C'est l'endroit où j'étais la plus scrutée, et en même temps celui où je me suis sentie la plus seule. Je n'ai pas envie que les Français regardent ma carrière avec des oeillères et s'arrêtent à Roland-Garros. Mais j'imagine que c'est parfois le cas".
Traumatisée, elle pourrait toutefois bien être tentée de taquiner un peu la balle jaune à ses moments perdus. Mais, surtout, elle a bien en tête de s'entretenir, en vue de courir le marathon de New York avec un certain Yannick Noah : "Je continue de m'entretenir physiquement. Je n'ai pas le choix : j'ai accepté le challenge complètement stupide de courir le marathon de New York, en novembre. Je vais le faire avec cinq ou six potes, dont Yannick Noah."
Cours, Amélie, cours !
G.J.