C'est une prise de parole qui compte. À 27 ans, Antoine Dupont est considéré unanimement comme le meilleur joueur de rugby de la planète et depuis plusieurs années maintenant, il est le visage de son sport à l'international. Très suivi sur les réseaux sociaux et aimé de tous, le demi de mêlée évolue dans le meilleur club français et européen, le Stade toulousain. Le capitaine désigné par Fabien Galthié chez les Bleus a tenté un pari fou en acceptant de rejoindre l'équipe de France de rugby à 7 en vue des Jeux olympiques de Paris 2024.
La star du rugby, qui a ouvert un établissement moderne dans un lieu chargé d'histoire à Toulouse il y a quelques mois, a accepté d'évoquer un sujet toujours aussi tabou dans l'univers du sport, l'homosexualité. Pour se faire, Antoine Dupont a bien voulu répondre aux questions du magazine Têtu, qui traite de ces questions et le jeune homme a un message à faire passer. "Il faut arriver à ce qu'il n'y ait plus de tabou ni de honte", explique-t-il, affirmant qu'il souhaite que les clichés de "virilité" doivent cesser pour "simplement aider à arrêter l'homophobie".
Il est vrai que pour l'heure, très peu sont les sportifs professionnels en activité à assumer leur homosexualité au grand jour et seul Jérémy Clamy-Edroux, joueur de rugby de Rouen, l'a fait dans le sport pratiqué par Antoine Dupont. "Je doute fort qu'il n'y ait qu'un seul gay sur les terrains !", affirme celui qui a exprimé son désarroi concernant les résultats du XV de France sans lui il y a quelques mois, avant d'ajouter : "Même si le rugby peut être vu comme macho, on est très ouverts d'esprit, et aujourd'hui je pense qu'on est tous capables d'accepter les orientations sexuelles des uns et des autres. Alors il faut vraiment le répéter, communiquer dessus, pour que chacun se sente définitivement à l'aise."
Une prise de parole très forte de la part d'Antoine Dupont, notamment après les incidents survenus dans le championnat de France de football, suite à la journée de sensibilisation contre l'homophobie. "Le but c'est que tous les joueurs se sentent bien avec leur sexualité et acceptés des autres. Et ça devrait être le cas pour tous les sports collectifs", résume le rugbyman.