Dans la famille des ex-grands sportifs en banqueroute, on demande Arantxa Sanchez. Vainqueur de trois Roland-Garros et après avoir empoché un petit pactole de 45 millions d'euros durant sa glorieuse carrière, l'ancienne tenniswoman espagnole n'a quasiment plus rien sur son compte en banque. La cause ? Ses parents, selon elle, qu'elle accuse depuis 2012. Et problème, elle ne peut donc pas payer les 3,5 millions d'euros que lui réclame aujourd'hui le fisc de son pays...
"Je suis ruinée"
La brouille entre Arantxa Sanchez et ses parents refait surface. Accusée d'évasion fiscale par le Trésor public espagnol, qui a les grands sportifs dans son viseur depuis plusieurs années, l'ex-tenniswoman s'est dite dans l'incapacité de rembourser son dû devant la justice. "Je suis ruinée, le Trésor Public et le Luxembourg me réclament des sommes que je ne peux pas payer", a déclaré au juge l'ancienne capitaine de l'équipe de Fed Cup espagnole, mercredi 20 février.
Comme Arantxa Sanchez l'avait révélé dans son autobiographie Allez ! Mémoires d'un combat, d'une vie et d'une femme en 2012, l'ex-reine de la terre battue a répété que ses parents l'avaient escroquée après avoir géré ses intérêts pendant vingt ans, selon le journal El Pais, qui a eu accès à l'audience. L'épouse de Josep Santacana, avec lequel elle a eu Arantxa Jr. (née en 2009) et Léo (né en 2011), a rappelé que quatre personnes s'étaient occupées de ses revenus pendant sa carrière : son père Emilio, son frère Javier-José, l'avocat Bonaventura Castellanos et le gestionnaire Francisco de Paula, tandis qu'elle recevait un salaire mensuel. Quatre personnes qu'elle a par ailleurs attaquées en justice.
"J'avais pleinement confiance en mes parents..."
"J'avais pleinement confiance en eux, je ne m'occupais que du tennis, a répété Arantxa qui a gagné trois Roland-Garros en 1989, 1994 et 1998. Mon père m'expliquait que j'étais tranquille, qu'avec ce que j'avais gagné, je pouvais vivre moi, mes enfants et les deux générations à venir." Elle avait commencé à découvrir l'escroquerie présumée en 2003, un an après sa retraite, quand elle avait été condamnée par la justice pour fraude fiscale et obligée de payer 5,2 millions d'euros. L'ex-star du tennis s'était alors rendu compte que son père avait ouvert des comptes dans différents pays dont Andorre. Le but ? Faire fructifier cet argent pour ses intérêts personnels. "Les placements immobiliers que son père a faits n'étaient pas destinés à protéger les intérêts d'Arantxa mais pour son bénéfice à lui", a expliqué l'avocat de l'ancienne championne.
"Désespérée" et sous suivi psychologique, Arantxa Sanchez (43 ans) avait tenté de trouver un accord à l'amiable en 2013 avec ses parents, en vain. Le procès ne fait en tout cas que commencer puisque les anciens gestionnaires devraient être prochainement entendus. À l'exception de son père, atteint de la maladie d'Alzheimer...