L'aventure avait pourtant bien débuté pour Arthur - qui aurait pour sa part, investi 8 millions d'euros... - et d'autres investisseurs dans la société Ethical Coffee Company (ECC). A l'origine, cette jeune entreprise souhaitait commercialiser des capsules biodégradables compatibles avec les machines à café Nespresso. L'idée est top mais Nespresso s'y oppose à l'époque et attaque même Ethical Coffee Company en justice, indiquant que la forme de la capsule des machines Nespresso est déposée comme une marque protégée.
Le tribunal donne alors raison à Nespresso et interdit la vente de dosettes à Ethical Coffee Company pendant trois ans. Un manque à gagner énorme qui fera mettre la clé sous la porte à l'entreprise en 2018. En plus de cette faillite, le constat est sans appel : "Des concurrents se sont engouffrés dans la brèche sans être attaqués", a fait savoir maître François Besse, l'avocat d'Arthur et des autres créanciers, ce mardi 16 janvier à l'AFP. La "guerre des dosettes", comme l'affaire était surnommée dans la presse, a donc profité à de nombreuses sociétés, au grand dam d'Ethical Coffee Company, pourtant précurseur sur le marché.
En 2021, le tribunal fédéral suisse a déclaré que l'interdiction de Nespresso de commercialiser les fameuses dosettes n'était finalement pas fondée. Selon le tribunal, la forme de la capsule ne pouvait être déposée comme propriété intellectuelle, en raison de l'impossibilité de produire une dosette compatible avec les machines Nespresso en changeant la forme originale.
C'est pour cette raison qu'Arthur et d'autres investisseurs réclament 278 millions de francs suisses (soit 298 millions d'euros) à Nespresso, en guise de dédommagement, selon une information de La Tribune de Genève que Le Figaro est en mesure de confirmer. Si un accord à l'amiable n'est pas trouvé lors de l'audience de conciliation qui se déroulera le 20 février prochain, les créanciers d'Ethical Coffee Company, dont Arthur, pourront décider de poursuivre leur action en justice. Cette dernière débouchera alors sur "deux à trois ans de procédure" a précisé Maître François Besse, à moins qu'un accord ne soit finalement trouvé entre-temps. Nespresso, qui a pris "acte du dossier déposé par les créanciers" n'a pas souhaité commenter "les procédures judiciaires en cours."