Le lendemain de l'attentat islamiste au collège-lycée d'Arras qui a endeuillé la France entière, un jeune garçon a courageusement accepté de prendre la parole pour faire le récit de ce terrible épisode. Avec force et émotion, cet enfant prénommé Valentin a raconté au micro de BFMTV ce qu'il avait vécu, alors qu'un homme a fait un attaque au couteau dans son établissement, tuant un professeur de français, Dominique Bernard (57 ans), et faisant trois autres blessés. Une tragédie qui survient près de trois an après celle de Samuel Paty.
Samedi 14 octobre 2023, de nombreuses personnes se sont retrouvées devant l'établissement scolaire d'Arras où s'est déroulé le drame. Valentin, collégien, a raconté les faits avec beaucoup de clarté et une voix qu'on devine sans mal nourrie de l'émotion vive de ce qu'il vient de traverser : "Un surveillant a crié dans toute la cour d'aller nous mettre dans le lycée. On s'est réfugié dans le lycée. Au début, je croyais que c'était un exercice. Et puis après, je l'ai vu avec son couteau menacer les professeurs. On était dehors donc on a dû tout monter. (...) Après on est redescendu un petit peu parce qu'il n'y avait pas d'issues de secours. On est allés au 5e étage et on est allés dans une salle. On était plus de cent dans une toute petite salle. Après on manquait d'air car on était beaucoup dans une toute petite salle. On avait pas le droit d'ouvrir les fenêtres donc c'était compliqué."
Devant l'ensemble scolaire Gambetta dans le centre de cette ville du Pas-de-Calais en région Hauts-de-France; de nombreuses personnes se sont rassemblées au lendemain de cet attentat islamiste. "C'était une personne en or", déclare à l'AFP Camille, 17 ans, sweat à capuche et cheveux en bataille, qui a été l'élève pendant un an de Dominique Bernard. "La preuve, c'est qu'il s'est sacrifié pour nous."
L'enseignant s'est interposé vendredi matin face à l'assaillant qui se dirigeait vers le lycée, Mohammed Mogouchkov, un individu fiché S et ancien élève. Selon le procureur antiterroriste, Jean-François Ricard, "plusieurs témoins" ont entendu l'assaillant, "connu pour sa radicalisation", "crier 'Allah Akbar'". Au moins huit personnes sont en garde à vue, dont l'assaillant et deux des frères. L'un d'eux a été extrait de sa cellule, où il est incarcéré pour "association de malfaiteurs terroristes", selon une source policière.
"On attend des informations sur l'état de santé des blessés, notamment sur l'un d'entre eux qui a été transféré au CHR de Lille", a fait savoir le président de la région Xavier Bertrand (LR) présent sur place, tout comme le ministre de l'Education Gabriel Attal Selon l'homme politique, la troisième personne blessée "est chez elle et envisage même de venir retravailler lundi". De l'extérieur de l'ensemble scolaire, seule l'entrée principale conserve quelques stigmates du drame: périmètre de sécurité et présence policière.