Samedi après-midi, Patrice Evra , capitaine dépassé par la fonction et les événements, et Jean-Pierre Escalettes , président de la FFF qui vit décidément une sale année, se sont finalement exprimés sur le clash terrible entre Nicolas Anelka et Raymond Domenech exposé en une par le quotidien L'Equipe, qui ajoute à l'humiliation du comportement français sur le terrain le déshonneur en dehors du rectangle vert.
Quelques minutes après la parution du communiqué officiel des instances du football français faisant état de l'exclusion immédiate de Nicolas Anelka du groupe pour avoir tenu des propos "inacceptables" contre le sélectionneur Raymond Domenech ("Va te faire enculer, sale fils de pute", a-t-il envoyé au technicien qui lui donnait des consignes de jeu), les deux hommes ont tenté d'apaiser le vent qui souffle sur l'incendie. Mais leur position terriblement et presque indignement "compréhensive", ouverte au pardon, à la surprotection et aux circonstances atténuantes, risque bien d'envenimer les débats... A part excuser son copain Nico, Evra était en colère après le traître qui avait balancé à la presse ! Incroyable façon de déplacer le débat... La bonne question est quand même de savoir si l'Equipe n'avait pas publié l'information, si le Nico aurait été exclu ?
Qoui qu'il en soit, Nicolas Anelka, qui aurait, selon Emmanuel Petit, demandé à s'exprimer devant la presse dès vendredi mais en aurait été privé par le staff tricolore, a également livré sa première réaction, par le biais du site internet du journal France-Soir. Et si le joueur (dont l'épouse passait jusque-là un bon week-end avec ses amies femmes de footballeurs !) a fait savoir qu'il ne souhaitait pas "s'exprimer pour le moment" pour ne pas perturber la préparation du dernier match des Bleus face à l'Afrique du Sud, il a toutefois lâché quelques éléments qui ne vont, de toute évidence, rien simplifier :
"J'ai beaucoup de respect pour l'équipe de France, j'ai également beaucoup de respect pour tous mes coéquipiers sans exception, j'insiste là dessus. L'équipe de France a une grosse échéance mardi prochain contre l'Afrique du Sud, avec encore une qualification possible dans cette Coupe du monde. C'est la raison pour laquelle je préfère ne pas m'exprimer pour le moment. Mais je tiens à préciser que les mots qui sont sortis dans la presse ne sont pas mes mots.
J'ai eu certes une discussion houleuse avec le sélectionneur mais elle s'est déroulée dans le secret du vestiaire, entre le coach et moi, devant mes partenaires et le staff. Cela n'aurait jamais dû sortir du vestiaire. Je ne sais pas à qui cela peut faire du bien de répandre de telle choses mais certainement pas aux Bleus. Mon but n'a jamais été de déstabiliser l'équipe de France, une institution que je respecte. J'accepte mon exclusion de l'équipe de France et je souhaite bonne chance aux Bleus contre l'Afrique du Sud".
Notez cette saisissante conclusion : "Je souhaite bonne chance aux Bleus"... Sans commentaire.
Rappelons par ailleurs que, dans son communiqué, la FFF avait indiqué avoir demandé à Nicolas Anelka de présenter des excuses et de regretter ses paroles. Dans sa réaction, pas l'ombre d'une excuse, et, a contrario, un véritable acte de déni. Jusqu'où ira l'escalade ?