Dans la soirée du mardi 28 février, Audrey Pulvar et son compagnon Arnaud Montebourg ont été les victimes d'une agression dans le XVIe arrondissement de Paris, à l'angle du boulevard Murat et de la rue Molitor, à quelques pas du Parc des Princes.
C'est sur son compte Twitter que la journaliste a raconté avoir été prise à parti par une quinzaine de personne âgées "en moyenne de 23 ans" alors que le couple sortait d'un restaurant : "On sortait d'un resto, ils étaient devant un bar." Les insultes racistes et lepénistes fusent - "La France aux Français, Jean-Marie Le Pen nous a donné la permission de minuit pour chasser les Youpins de Paris" -, puis ils jettent des projectiles, "des verres qui se sont brisés dans notre dos". Audrey Pulvar et le député socialiste de Saône-et-Loire ont alors pris la direction du commissariat, où ils ont déposé plainte.
Hasard ou coïncidence, un rassemblement avait lieu vers 20h du côté du Parc des Princes en hommage à Yann Lorence, un supporter de la tribune Boulogne, une tribune réputée partisane des idées de l'extrême-droite, décédé il y a deux ans lors d'une rixe avec des supporters du virage Auteuil avant un match PSG - OM. Le Parisien rapporte que selon plusieurs sources, les individus auteurs de l'agression venaient de ce rassemblement.
Les réactions ne se sont pas fait attendre, et c'est Marine Le Pen qui a réagi ce matin sur Europe 1, puisqu'Audrey Pulvar la mettait directement en cause sur son Twitter : "Mme Le Pen, cautionnez-vous ?" La présidente du Front National, dont le passage dans l'émission de Laurent Ruquier On n'est pas couché, avec justement Audrey Pulvar, avait permis de battre des records d'audience, a vivement réagi.
"S'il suffit d'aller agresser quelqu'un en criant 'Le Pen président' pour que l'on considère que je suis responsable de cela, c'est que l'on a rétrogradé en matière d'état de droit gravement", a répondu Marine Le Pen, précisant qu'il s'agissait d'"une très grave agression de la part de Mme Pulvar". La candidate à l'élection présidentielle a tout de même condamné l'agression, espérant que la police ferait son travail pour retrouver les auteurs des faits. "Vous ne pouvez pas considérer, avant même que la police ait fait son travail, que ces gens sont des gens du Front National", a-t-elle ajouté, expliquant qu'elle-même était victime d'agressions à chacun de ses meetings, "attaqués par des membres de l'extrême-gauche".
Ce matin, l'AFP se faisait l'écho des nombreuses réactions de politiques, apportant leur soutien au couple, comme François Hollande, qualifiant "d'inadmissible" cette attaque et disant qu'il a "toute solidarité" à leur égard. Sergio Coronado, porte-parole d'Eva Joly, a pour sa part parlé d'une agression "intolérable", précisant qu'elle "doit faire l'objet d'une condamnation unanime des responsables politiques", tout comme les propos du conseiller UMP Eric Normand qui justifiait cette agression, là aussi dans un tweet : "Pulsar (sic)-Montebourg agressés à Paris c'est malheureux. Mais à force de stigmatiser les gens en les insultant ça arrive." Une drôle de manière d'apporter son soutien à des personnes agressées...