Aurélie Filippetti : Son bras de fer avec Daniel Benoin divise le monde théâtre
Publié le 20 juillet 2013 à 12:35
Par Nicolas G.
La locataire de la rue de Valois, Aurélie Filippetti, au Grand Palais le 2 juillet 2013 à Paris. La locataire de la rue de Valois, Aurélie Filippetti, au Grand Palais le 2 juillet 2013 à Paris.© BestImage
Zabou Breitman à Avignon le 9 juillet 2013.
Aurélie Filippetti au Grand Palais le 2 juillet 2013 à Paris.
La ministre Aurélie Filippetti au Grand Palais le 2 juillet 2013 à Paris.
Aurélie Filippetti à Paris le 1er Juillet 2013.
Pierre Arditi à Paris le 29 avril 2013.
Francois Berléand à Paris, le 26 juin 2013.
Francis Huster - Enregistrement de l'émission "Vivement Dimanche" à Paris le 29 mai 2013.
Gérard Jugnot à Angoulême, le 29 août 2009.
Guillaume Gallienne à Paris, le 12 mars 2013.
Philippe Caubère à Paris, le 8 décembre 2011.
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En plein Festival d'Avignon, c'est le débat qui agite et divise actuellement le monde du théâtre... La ministre de la Culture et de la Communication, Aurélie Filippetti, est en effet actuellement sous le feu des critiques pour sa nouvelle politique de nominations à la tête des théâtres publics. À Nice, c'est d'ailleurs un véritable bras de fer qui l'oppose au directeur du Théâtre national de Nice (TNN), Daniel Benoin (65 ans). Ce dernier, qui souhaite se représenter en duo avec l'actrice Zabou Breitman pour échapper à la règle qui lui interdit de briguer plus de quatre mandats, voit la ministre de la Culture s'y opposer fermement...

Et pour faire pression sur Aurélie Filippetti, Daniel Benoin n'a pas hésité à activer ses réseaux. Celui qui est également comédien a donc rassemblé bon nombre de ses homologues et amis bien connus pour signer une pétition où l'on retrouve une impressionnante liste de personnalités comme Pierre Arditi, François Berléand, Enki Bilal, François Morel, Daniel Mesguich, Francis Huster, Guillaume Gallienne, Samuel le Bihan, Tchéky Karyo, François Rollin, Gérard Jugnot, ou encore Lorant Deutsch, comme l'explique Le Point du jeudi 18 juillet. Futur directeur du Festival d'Avignon, Olivier Py a tenu à de son côté démentir figurer parmi les signataires car il estime que "la République est en devoir de faire respecter la règle démocratique du nombre maximum de mandats [...] ainsi que celle de la limite d'âge".

C'est également l'avis du metteur en scène Thibaud Croisy, qui publie une tribune dans Le Monde, le jeudi 18 juillet, explicitement intitulée Non au cumul des mandats !. Un long texte dans lequel il déplore que certains "directeurs orgueilleux" tentent de "conserver leur place par tous les moyens", et notamment avec une "nouvelle stratégie" qui consiste à proposer une codirection, comme à Nice. Ce dernier regrette également "un refus de quitter les lieux" qui "témoigne d'une sorte de fonctionnarisation du métier de directeur" et appelle donc à la limitation du cumul des mandats, sur lequel s'est engagée Aurélie Filippetti car "un très grand nombre" d'artistes ne "se reconnaissent pas dans ce système de baronnie".

Du côté de Nice, nombreux sont pourtant ceux qui s'indignent de voir Aurélie Filippetti refuser d'étudier la candidature de Zabou Breitman et Daniel Benoin, à commencer par le maire UMP Christian Estrosi et les intéressés eux-mêmes. Face à la position de la ministre, qui a menacé de retirer le label de centre dramatique national au TNN, et donc à la perte de 1,4 million d'euros par an venant de l'État, la comédienne s'est déclarée "plutôt triste". "On pourrait dénationaliser un théâtre ? Mais non, cela paraît impossible." Ce serait en effet "rarissime d'en arriver là", selon la ministre, qui décorait cette semaine le rockeur irlandais Bono, mais elle souhaite que les règles soient respectées.

Zabou Breitman a tout de même eu un entretien avec Aurélie Filippetti, qui s'est "très bien passé" comme elle l'a déclaré selon LeMonde.fr. Une entrevue au cours de laquelle la ministre a pu l'encourager de vive voix à présenter sa candidature individuelle à la tête du théâtre, mais la comédienne ne souhaite pas se présenter seule car c'est "trop gros". Cette dernière reconnaît qu'il s'agit d'une "bonne idée" de Daniel Benoin, tandis que rue de Valois, on crie à l'opportunisme et à la "manipulation grossière" pour contourner le règlement... Alors, qui croire ?

En attendant, certaines voix continuent de s'élever et le cas de Nice n'est pas isolé puisque Jean-Marie Besset de la direction du Centre dramatique national de Montpellier (CDN) a été débarqué le 29 mars dernier, avant même le terme de son premier mandat, ce qu'il n'a pas manqué de dénoncer. Connu pour ses nombreux coups de gueule, l'acteur Philippe Caubère a récemment lui aussi rejoint la fronde anti-Filippetti. Dans Libération, le comédien n'a pas mâché ses mots, qualifiant avec son flegme légendaire la nouvelle politique de la ministre de "saloperie" et dénonçant une "approche totalement dogmatique de la culture". Alors que sa cote de popularité est légèrement remontée depuis juin (selon le baromètre TNS Sofres), Aurélie Filippetti n'a pas vraiment besoin de ça... Le bras de fer continue.

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