Les députés de la mission d'information sur la prostitution sont arrivés à la conclusion qu'il faut pénaliser le client. Roselyne Bachelot, ministre des Solidarités, s'est déclarée "très solennellement favorable" à cette mesure. Après celle sur le racolage passif en 2003, cette proposition de loi relance un débat brûlant.
Le mois dernier, Harry Roselmack était aperçu en marge d'une manifestation de travailleuses et travailleurs du sexe à Lyon. L'ancien joker du 20H de TF1 a été pris à partie par certains d'entre eux. Si le journaliste est globalement très apprécié des Français, sa cote de popularité auprès des prostituées laisse à désirer. D'autres personnalités n'ont pas ce tourment, c'est le cas de Philippe Caubère et pour cause...
Le comédien de théâtre, très attaché à Pagnol (les films La Gloire de mon père, Le Château de ma mère, la récente représentation de La Femme du boulanger sur France 2), monte au créneau, mercredi dans Le Parisien, pour dénoncer la pénalisation du client, une mesure qu'il trouve "abjecte" et qui selon lui ne mettra pas fin aux réseaux clandestins : "La police sait parfaitement dans quels quartiers se trouvent les filles exploitées. Pourquoi n'intervient-elle jamais ? Quant aux autres, qu'on les laisse travailler en paix. Elles prennent soin d'hommes qui pour beaucoup vivent dans une misère sexuelle et un solitude terribles. Ce sont des femmes remarquables."
Et le comédien sait de quoi il parle, il fréquente des escort-girls depuis de nombreuses années et ne s'en cache pas : "Je suis un jouisseur ! Le théâtre et le sexe, ce sont à la fois mes plus grands tourments, et mes plus grands bonheurs. Et puis, si la loi passe, les clients comme moi qui ont les moyens de payer une fille 200€ ne seront pas inquiétés. Comme toujours, avec ce gouvernement, ce sont les plus vulnérables qui vont trinquer." Pas tout à fait, selon les députés Danielle Bousquet, présidente de la mission, et son rapporteur Guy Geoffroy, "la sanction pourrait prendre la forme, comme en Suède, d'une amende proportionnelle au revenu et d'une peine de prison". Sauf que pour les escorts-girls qui travaillent sur rendez-vous et non "sur le trottoir", très difficile de sanctionner les clients !
En Suède, une personne qui a recours à la prostitution risque une amende de 50 jours de salaire du prévenu et une peine de 6 mois de prison. En France, l'heure est à un débat houleux !