Le 9 avril 2016, six mois après sa naissance, Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg baptisaient leur fille Jeanne, à l'occasion d'une cérémonie républicaine organisée en mairie, dans la Nièvre. Un moment de bonheur pour les parents après des semaines d'inquiétude : en effet, la fillette est née prématurément, alors prise en charge au service de néonatalogie de l'hôpital Robert-Debré à Paris. Dans une interview accordée à La Dépêche, l'ancienne ministre de la Culture et actuelle députée de la 1re circonscription de la Moselle revient sur cette épreuve.
C'est à l'occasion d'une visite, en compagnie de la député de Haute-Garonne Catherine Lemorton, de l'unité de néonatalogie de l'hôpital pour enfants Paule de Viguier, qui prend en charge des enfants prématurés, que la compagne d'Arnaud Montebourg, autre ministre frondeur, s'est confiée sur ce douloureux problème : "La prématurité surgit dans la vie des parents d'une manière totalement impromptue. On se retrouve totalement démuni. (...) Beaucoup de problèmes surgissent après la sortie d'hôpital. Et selon que l'on soit puissant ou misérable, on n'est pas tous égaux face à cette situation."
Aurélie Filippetti et sa collègue député sont membres d'un groupe d'étude à l'Assemblée nationale pour venir en aide davantage aux parents. Et l'ancienne ministre n'a rien perdu de son mordant : "À l'Assemblée nationale, on regarde plus vers la gérontologie que vers la néonatalogie. Il faut que ça change, ou en tout cas que ça se rééquilibre." Les inégalités sont territoriales, par exemple, et des enfants prématurés n'auront pas accès aux mêmes soins selon leur lieu de naissance. Et la députée d'évoquer très vite la sortie de l'hôpital et les mois qui la suivent : "Un enfant ne doit pas attendre un an pour être vu par des psychologues, psychomotriciens, orthophonistes, pédiatres." Les deux députés réfléchissent à des formations pour les médecins comme "à la création d'un référentiel de soin à la sortie des services de néonatalogie qui soit valable partout sur le territoire, pour que les bonnes pratiques puissent se répandre".
Courant septembre 2015, la petite Jeanne d'Aurélie Filippetti et Arnaud Montebourg venait au monde en avance. L'enfant est resté hospitalisé tandis que ses parents ont dû attendre, patiemment, qu'elle atteigne 2 kilos pour la ramener enfin chez eux. Le 8 octobre, l'ancien ministre de l'Économie a même dû annuler pour "raison familiale grave" un débat sur l'avenir de la gauche à Toulouse, afin de retourner au chevet de sa fille.
Dix mois après cette épreuve, Jeanne grandit en toute discrétion avec ses demi-frères et soeurs tandis qu'à l'Assemblée, sa maman est décidée à venir en aide aux enfants et aux parents qui n'ont pas eu leur chance.
Interview à retrouver en intégralité sur le site de La Dépêche.