Tout l'été, Bafétimbi Gomis aura attendu que l'Olympique de Marseille exprime son désir de le conserver au-delà de la seule saison de Ligue 1 2016-2017. En vain. Malgré son amour du maillot, son engagement et ses vingt buts inscrits en trente-et-une apparitions sous la tunique ciel et blanc en championnat, l'état-major phocéen n'a pas souhaité en faire l'un des éléments de son "OM Champions Project" enclenché après l'arrivée du propriétaire américain Frank McCourt. "Bafé" s'est envolé vers d'autre cieux, en l'occurrence ceux de la Turquie et de son club phare, Galatasaray, où, auteur d'un début de saison étincelant, il fait le grand bonheur de ses nouveaux supporters. Mais à chaque entretien avec un média français, le sujet de sa belle histoire avortée avec l'OM revient sur le tapis...
"J'ai senti une envie de me conserver mais pas une volonté absolue. Je ne me suis pas senti au coeur du projet. Donc j'ai décidé de partir", observe le footballeur de 32 ans originaire de la région de Toulon dans une interview publiée dans le quotidien L'Équipe ce lundi 4 septembre 2017. Considérant l'investissement que le club a fait pour acheter au Benfica Lisbonne l'attaquant grec Konstantinos Mitroglou, il poursuit : "Et même si l'OM avait fait l'effort financier, je ne serais peut-être pas resté. (...) 1) je n'ai pas senti cette réelle envie de travailler avec moi ; et 2) on ne me donnait que deux ans de contrat. La rémunération proposée a seulement confirmé ce que je pensais. (...) Ça, je n'ai pas compris." Au final, l'ami intime de Pierre Ménès se montre philosophe, estimant "avoir souvent manqué de reconnaissance en France" : "C'est l'histoire de ma vie, dit-il. J'ai toujours eu à me battre." Il a d'ailleurs failli avoir à se battre au sens propre : au cours du même entretien, celui qu'on surnomme La Panthère révèle avoir été agressé à la veille du dernier match de championnat par des supporters qui lui reprochaient notamment son geste de célébration, emblématique de ses années sous le maillot de l'AS Saint-Etienne.
Les derniers mots de mon père...
Certes, il aurait "aimé avoir une proposition qui puisse marquer une réelle confiance", "qu'on [le] protège davantage" et que son amour pour le club soit réciproque, mais Bafétimbi Gomis ne regrette pas son aventure du côté de la Canebière, "magnifique", autant "humainement" que "sportivement". D'un point de vue très personnel, également... Lui qui avait toujours été réticent à évoluer dans le grand club de sa région d'origine a en effet pu être là pour son papa dans ses derniers moments : "J'ai aussi eu la chance de me rapprocher de mon père, confie-t-il, de lui donner un peu de plaisir dans la maladie. Il est mort dans mes bras. Et les derniers mots qu'il m'a dits, avant de partir, c'était : "C'est toi, maintenant, qui devient le patron de la famille. Fais en sorte de faire les bons choix dans ta vie d'homme et pour ta carrière." Cela a pesé aussi dans ma réflexion. à travers ces mots, j'ai compris qu'il ne fallait pas forcer le destin."