Nommé à cinq reprises aux Golden Globes 2015, déjà sacré par la critique américaine (NYFCC), Boyhood a reçu le soutien inattendu d'un supporter de luxe. Le film de Richard Linklater est en effet le meilleur que Barack Obama, président des États-Unis en exercice, a vu en 2014. Très cinéphile, le démocrate ne manque pas une occasion de s'offrir une toile dès que son agenda le lui permet. En 2013, le président avait confié avoir pleuré devant Le Majordome, film qui rendait un hommage vibrant à un célèbre majordome ayant connu pas moins de huit présidents pendant l'exercice de ses fonctions à la Maison-Blanche.
Pour Boyhood, point de larmes, mais un véritable objet de cinéma pour Barack Obama. "Boyhood, c'était un super film, indique-t-il à People au moment du traditionnel bilan culturel. Je crois même que c'est mon préféré de l'année." À ses côtés, son épouse Michelle tranche en citant Gone Girl. Le livre, pas le film de David Fincher. "J'en ai lu d'autres depuis, mais Gone Girl, lu cet été, est l'un de mes préférés. Le livre est bien mieux que le film", a-t-elle avoué.
Signé Richard Linklater (Ours d'argent du meilleur réalisateur à la Berlinale 2014), le metteur en scène de la trilogie des Before avec Julie Delpy et Ethan Hawke, Boyhood se déroule entre 2001 et 2013, période pendant laquelle Linklater a filmé ses acteurs (Ellar Coltrane, Ethan Hawke, Patricia Arquette et même sa propre fille, Lorelei) quelques semaines par an. Bien que fictionnelle, l'oeuvre cinématographique est un véritable ovni, un film unique et quasi documentaire sur la famille et le temps qui passe. On y suit le jeune Mason depuis l'âge 6 ans jusqu'à sa majorité, vivant avec sa soeur et sa mère, séparée de son père. Les déménagements, les amis, les rentrées des classes, les premiers émois, les petits riens et les grandes décisions qui rythment sa jeunesse et le préparent à devenir adulte...
En France, le long métrage avait attiré un peu plus de 255 000 spectateurs en salles et avait rapporté aux États-Unis quelque 24 millions de dollars pour un box-office international estimé à 43 millions. Un véritable carton pour ce film très intimiste qui avait coûté 2,4 millions de dollars seulement.