D'une certaine manière, les copains ne meurent jamais. A la veille des obsèques - ce samedi matin à Nice - de Georges Lautner, cet "ami sincère" mort le 22 novembre à l'âge de 87 ans, Jean-Paul Belmondo et quelques vieux compagnons de route du réalisateur des Tontons Flingueurs ont cruellement ressenti l'absence qu'il a laissée.
"On aurait dit un film de Georges Lautner dialogué par Audiard, vendredi soir au Michelangelo d'Antibes", ont observé nos confrères de Nice-Matin, témoins de cette "veillée de larmes", relevant quelques répliques pas piquées des hannetons, comme lorsque notre Bébel national, pestant contre le fait que Lautner soit parti sans jamais avoir reçu de prix majeur de son vivant, lâchera : "Mais bon, de là où il est, Georges s'en fout !"
La bande de potes s'était évidemment donné rendez-vous chez Mamo, "le restaurateur du Vieil-Antibes dont l'établissement est le repère du Tout-Hollywood durant le festival de Cannes", signale Nice-Matin. Charles Gérard, l'ami de toujours de Jean-Paul Belmondo, puis Aldo Maccione, qui se jette - après un pas de danse emblématique - dans les bras de ce dernier sous les yeux de son frère Alain Belmondo, arrivent, mais aussi Jeff Domenech, réalisateur du documentaire sur Bébel, "qui a partagé tant de moments avec eux dans le moulin de Georges à Grasse".
A table, on imagine que les souvenirs très personnels ont dû prendre l'ascendant sur le menu, et quelques confidences émues ont été servies à Nice-Matin, notamment par la star du Professionnel, du Guignolo ou encore de Flic ou voyou, tourné dans la cité azuréenne : "Georges, c'était un ami profond pour moi, mais aussi un homme de cinéma formidable, avec lequel j'ai eu la chance de faire plusieurs films. On est tous ici, avec l'impression qu'on va le retrouver à notre table", remarque ainsi Jean-Paul Belmondo, confiant au passage que le tournage du Professionnel l'a particulièrement marqué. Quelques jours plus tôt, parmi la pluie de réactions chagrines qui s'est abattue à l'annonce de la mort de Georges Lautner, il déclarait : "C'est une douleur très dure pour moi... On devait partir ensemble, et il s'est loupé."
La dépouille de Georges Lautner, grande figure du cinéma populaire, avait été rapatrié dans sa ville natale de Nice, où repose sa mère, la comédienne Renée Saint-Cyr. Ses obsèques étaient célébrées samedi 30 novembre à partir de 11 heures en la cathédrale Sainte-Réparate dans le Vieux-Nice, en présence d'une foule considérable : "Mon père voulait que la cérémonie soit ouverte à tous, avait signalé cette semaine son fils Thomas Lautner, organisant les funérailles. Il a lui-même fait part de ses dernières volontés en nous laissant des petits mots. Ma fille Nico, qui a huit ans, lira l'un d'entre eux lors de la bénédiction. Mon père voulait que tout soit très simple et qu'un air de gospel soit joué à la fin." Après quoi, il devait être inhumé dans un caveau familial du cimetière du Château, qui surplombe la cité azuréenne, auprès de sa mère et de son épouse Caroline, avec qui il eut deux enfants.