C'est une décision tardive mais qui s'est finalement imposée à lui : Bernard Laporte, qui fait face ces derniers mois à de nombreux ennuis judiciaires et qui a été désavoué par une majorité de ses collaborateurs en début de semaine, a finalement présenté sa démission du poste de président de la Fédération Française de Rugby ce vendredi 27 janvier.
Une décision qui intervient après que Patrick Buisson, le candidat présenté par Bernard Laporte pour lui succéder, a été rejeté à la majorité par l'ensemble des dirigeants de la fédération (51% des voix) et qui a finalement été prise ce jeudi soir, lors d'un rassemblement du bureau fédéral qui s'est largement éternisé. Ce vendredi matin, à l'issue d'une nouvelle réunion à laquelle Amélie Oudéa-Castéra, la ministre des Sports, a participé, tout a finalement été officialisé.
Celle-ci a notamment confirmé la démission de Bernard Laporte et renouvelé sa confiance dans les différents membres de la fédération, qui vont devoir relever de lourds défis ces prochains mois. "J'ai confiance dans le fait que ces échanges permettront de trouver un chemin pour stabiliser rapidement une gouvernance claire et légitime, tout en continuant à préparer efficacement et sereinement, tant sur le plan sportif qu'organisationnel, la Coupe du monde 2023 que notre pays a l'honneur d'accueillir", a-t-elle notamment déclaré.
Une Coupe du Monde de plus en plus proche (8 septembre – 28 octobre prochain) qui oblige en effet la Fédération à retrouver rapidement un nouveau président. Celui-ci pourrait être élu en juin prochain, lors de la prochaine assemblée générale, où les clubs seront réunis. Pour le moment, en tout cas, c'est un président intérimaire qui va être rapidement choisi et assurera toutes les fonctions de ce poste capital.
Bernard Laporte quant à lui devrait retrouver le calme de sa famille (père de jumeaux issus d'une première union, il est désormais marié avec Manon, une avocate et femme politique). Il faut dire que ces dernières semaines ont été compliquées : jugé le 13 décembre pour prise illégale d'intérêts, abus de biens sociaux, corruption et recel d'abus de bien sociaux, il a été condamné à deux ans de prison avec sursis, 75 000 euros d'amende et deux ans d'interdiction d'exercer toute fonction en rapport avec le rugby.
S'il a fait appel de cette décision, et attend donc un nouveau procès, il a une nouvelle fois été placé en garde à vue ces derniers jours dans une affaire de fraude fiscale aggravée pour laquelle il n'a pas été mis en examen pour le moment.
Bernard Laporte reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'au jugement définitif de ces affaires.