Bernard Laporte peut enfin savourer sa victoire, même si elle n'a pas été écrasante. Samedi 3 octobre 2020, il a été réélu président de la Fédération française de rugby (FFR) à Marcoussis, devançant d'une courte tête son opposant Florian Grill.
Au terme d'une campagne houleuse, marquée par des échanges d'amabilités et la garde à vue de Bernard Laporte dans une enquête pour favoritisme, sa liste a recueilli 51,47% des voix de l'assemblée générale élective, devant celle d'opposition menée par le président de la ligue régionale d'Ile-de-France (48,53%). La liste menée par l'ancien sélectionneur (1999-2007) et ex-secrétaire d'État aux Sports (2007-2009) a raflé 29 des 40 sièges du nouveau comité directeur. Et Laporte a été désigné président de la FFR.
"Etre élu sur des promesses est une chose, être réélu sur un bilan en est une autre, a expliqué l'ex-coach de Toulon et du Stade français après sa victoire. Les clubs n'ont pas été dupes. La démocratie a parlé. Je serai le président de tous les clubs".
Quelques minutes seulement après son allocution officielle, à 12h30, dans l'auditorium de Marcoussis, Bernard Laporte, a fait part de sa satisfaction en conférence de presse. "Il n'y a pas de soulagement. Personnellement, je n'ai jamais douté. Après, c'est la démocratie. Les gens décident pour vous. Ça ne sert à rien de se tracasser. Être réélu, pour moi, ce n'est pas une fin en soi. Ça ne sera pas mon dernier challenge. Sincèrement, j'ai pris cette réélection avec beaucoup de sérénité. Je trouve que nous avons fait le job, comme on dit dans le jargon.", a-t-il déclaré dans une interview accordée à L'Equipe.
Fin septembre, Bernard Laporte avait été placé en garde à vue durant 32 heures dans les locaux de la Brigade de répression de la délinquance économique, à Paris. Il en était ressorti en larmes. Le patron du rugby français, qui le reste donc, est soupçonné, dans le cadre de l'enquête sur ses liens avec le groupe Altrad, d'avoir favorisé le Montpellier Hérault Racing (MHR), en intervenant auprès de la commission d'appel de la FFR pour faire diminuer des sanctions contre le club, fin juin 2017.
Bernard Laporte reste présumé innocent des faits qui lui sont reprochés jusqu'à la clôture définitive du dossier.