Il est soit privé de médias, soit les médias déforment ses propos. Booba crée tellement l'événement qu'il est incroyable de l'avoir en interview. Mais comme c'est un garçon censé et non pas le sauvageon dont fantasment les journalistes en mal d'émotions fortes, certains sont déçus par les trop rares interviews auxquelles il répond.
Le rappeur de 34 ans, qui vient de sortir son cinquième album Lunatic, une merveille qui s'est placée en première place dans les charts dès sa sortie le 22 novembre 2010, a d'abord été approché par Christophe Hondelatte, qui l'a reçu dans son émission RTL Soir, sur RTL. Tout s'y est très bien passé, la démarche faisant avancer le mouvement rap et ouvrant la porte à Booba à d'autres médias dits généralistes.
C'est ainsi que le pourtant très sérieux magazine Le Point a titré un article, Booba Rappeur Number One, datant du 22 décembre 2010. Le chanteur Elie Yaffa - son vrai nom - y abordait différents thèmes mais sans vraiment s'étendre sur aucun sujet, que ce soit le rap français ("Je n'appartiens pas au mouvement rap français, je ne me reconnais pas en lui, car il renie tout ce qui est américain"), sa collaboration avec P. Diddy sur la chanson Caesar Palace ("On lui a dit que j'étais le numéro un en France et cela a capté immédiatement son attention, car c'est un businessman qui sait où est son intérêt. Et il était ravi de venir sur mon album."), sa vie à Miami, les médias qui le boycottent (justement), le racisme ("Je trouve le silence de Yannick Noah d'autant plus choquant après les propos de Guerlain car il est la personnalité préférée des Français") ou encore la violence ("Je fréquente des gangsters à Miami, je ne fréquente pas qu'eux, mais j'en connais. Je vis dans un quartier chaud où, l'autre jour, deux types se sont fait descendre en bas de chez moi.")... Des réponses, mais rien de vraiment construit. Une interview décevante.
Or, il se trouve que cette interview prête à Booba des paroles que le musicien vient de contester.
En effet, il a publié sur son twitter et sur son blog un démenti. Ses propos tenus face au journaliste ont été détournés, et le résultat ne reflète en rien l'entretien. Voilà le démenti : "La plupart des propos tenus par Booba à cette occasion ayant été sortis de leur contexte, déformés ou encore interprétés de manière tout à fait subjective, nous considérons cet article comme infidèle, voire mensonger."
Voilà qui est bien dommage. Une fois, encore l'imagination d'un journaliste aurait pris le pas sur la réalité...
N.D.