Alors que le Royaume-Uni se prépare au couronnement de son roi, Charles III, le 6 mai, une affaire secoue le domaine politique : Une femme est au coeur d'une polémique, l'accusant de conflit d'intérêt dans le cadre du PartyGate, l'affaire qui a frappé Boris Johnson. Si son épouse Carrie Johnson, mère de son septième enfant, a été la cible de nombreuses critiques, une autre est désormais dans le viseur. Sue Gray, la fonctionnaire britannique qui a mené l'enquête sur les fêtes organisées à Downing Street pendant les confinements a quitté l'administration pour l'opposition travailliste, suscite des critiques sur l'impartialité de ses travaux qui ont contribué à faire chuter l'ancien Premier ministre.
Downing Street a confirmé que Sue Gray avait quitté "avec effet immédiat" son poste. Elle était une des figures les plus importantes du "Cabinet Office", le ministère chargé de sujets transversaux et de la coordination de l'action du gouvernement, qui a indiqué "examiner les circonstances dans lesquelles elle a démissionné". Le Labour a ensuite confirmé lui avoir proposé le poste de cheffe du cabinet de Keir Starmer, le leader de l'opposition.
Agée d'une soixantaine d'années, Sue Gray a la réputation d'être une fonctionnaire irréprochable. Après des mois d'enquêtes, elle avait rédigé un rapport accablant sur le "partygate", décrivant les violations des confinements observées à Downing Street. Son arrivée au Labour a toutefois été critiquée par les proches de l'ancien Premier ministre Boris Johnson : "le rapport Gray ressemble maintenant à un coup monté par la gauche contre un Premier ministre conservateur", a par exemple tweeté l'ancien ministre Jacob Rees-Mogg.
Elle n'a violé aucune règle
Le Figaro s'est aussi penché sur le sujet. Le vice-premier ministre, Oliver Dowden a informé le Parlement que Sue Gray avait refusé de coopérer à l'enquête sur les circonstances de son départ de Whitehall. Ce passage éclair d'un poste important au "Cabinet Office" à celui de proche conseillère du travailliste Keir Starmer fait aujourd'hui planer des doutes sur l'impartialité des travaux de Sue Gray. Sur la défensive, le leader travailliste a riposté en accusant le gouvernement de vouloir détourner l'attention des élections locales de ce jeudi 4 mai. Il assure qu'il n'a pas eu d'échanges avec Sue Gray quand elle enquêtait sur Johnson et se dit persuadé que celle-ci "n'a violé aucune règle".
Qui aura le mot de la fin ? L'Acoba (Advisory Committee on Business Appointments), un organe indépendant qui décidera quel délai l'ancienne fonctionnaire doit respecter avant de pouvoir rejoindre l'état-major du Labour. Sur Gray pourrait ne pas pouvoir prendre ses fonctions en amont des prochaines élections générales en 2024 alors qu'elle doit aider le Parti travailliste à se préparer à gouverner s'il remporte le pouvoir comme les sondages le lui président. Affaire à suivre.