Grosse colère pour le patineur Brian Joubert. Alors que le premier tour des élections municipales doit avoir lieu le 23 mars, voilà qu'il retrouve son image affichée dans un document de campagne de Gilles Bourdouleix, député-maire de Cholet (Maine-et-Loire), candidat à sa réélection. Problème : le patineur n'a pas donné son accord.
Furieux d'être présent dans le document de campagne de Gilles Bourdouleix (ancien UDI, actuellement rattaché à Debout la République), Brian Joubert réclame le retrait de la photo sous peine de poursuites, affirme l'AFP. Il s'agit d'un cliché datant de 2007, sur lequel on peut le voir à la patinoire de Cholet, entouré de jeunes. S'il ne s'est pas exprimé lui-même, sa mère Raymonde a tenu à clarifier les choses sans détour. "Très agacée", elle a pour sa part exigé le retrait immédiat du cliché, expliquant ne pas supporter que l'image de son fils - qui soutient le socialiste Alain Claeys, maire sortant de Poitiers, ville natale de Brian - soit récupérée politiquement. Elle a également menacé de porter plainte : "Nous allons taper très fort", a-t-elle prévenu.
De son côté, Gilles Bourdouleix a envoyé une fin de non-recevoir et ne semble pas plus paniqué que cela. Ce dernier a jugé "impossible" le retrait de la photo, le document ayant été imprimé à 35 000 exemplaires et déjà distribué. L'élu a jugé cette polémique "ridicule", rappelant que la photo incriminée ne fait trois centimètres sur trois et n'est que l'un des 350 clichés dans un document de 48 pages. En outre, il précise que le nom de Brian Joubert "n'est pas cité". Ne perdant le Nord, il a aussi souligné avoir ouvert gratuitement, et à plusieurs reprises, les portes de sa patinoire à Brian Joubert, lorsque celle de Poitiers était en travaux, pour qu'il puisse continuer à s'entraîner. "L'équipe qui a fait mon document ne connaît absolument pas Brian Joubert, ils seraient absolument incapables de le reconnaître dans la rue. Personnellement, je serais incapable de le reconnaître aussi", a-t-il expliqué à un correspondant de l'AFP.
Provocateur, Gilles Bourdouleix a ajouté : "On sort des jeux Olympiques de Sotchi. (...) Aux Jeux Olympiques du ridicule, personnellement, ce n'est pas moi qui vais avoir la médaille", a-t-il dit. Un sens de la formule guère étonnant, puisqu'il s'était déjà démarqué avec des propos selon lesquels Adolf Hitler n'avait "peut-être pas tué assez" de gens du voyage. Condamné le 23 janvier dernier à 3 000 euros d'amende avec sursis pour "apologie de crime contre l'humanité", il a fait appel de ce jugement. De son côté, Brian Joubert a annoncé son départ à la retraite à 29 ans.
Thomas Montet