Pause romantique dans leur séjour en Inde déjà très rempli, la visite du Taj Mahal a permis à Emmanuel et Brigitte Macron de s'offrir un moment inoubliable. Ils ont pu admirer le monument grandiose, magnifié par une rasante lumière dorée de fin d'après-midi, en toute tranquillité le 11 mars puisque la zone a été fermée au public pour l'occasion (comme elle l'est pour toute visite officielle). Cette excursion intervient au deuxième jour de la visite d'État du président français en Inde, destinée à renforcer les liens entre Paris et New Delhi, surtout sur le plan économique. Tout vêtue de beige avec une veste oversize, la première dame a opté pour des tons neutres après la superbe robe graphique bicolore de la veille. Des créations de Nicolas Ghesquière/Vuitton, comme la quasi totalité de ses tenues pendant ce voyage d'état.
Accueilli par des danseuses traditionnelles à la descente de l'avion à Agra, à 170 kilomètres au sud de New Delhi, le couple présidentiel a visité pendant plus d'une heure et demie le célèbre monument de marbre blanc, a constaté un journaliste de l'AFP sur place. Ce mausolée moghol "dit beaucoup de l'âme humaine, des grandes douleurs, d'une civilisation qui s'est déployée de l'Inde à la Mongolie, de la Chine à la Turquie", a estimé le président de la République. Un guide francophone a expliqué au couple Macron l'architecture et l'histoire du lieu, construit durant la première moitié du XVIIe siècle par l'empereur moghol Shah Jahan en mémoire de son épouse tant aimée, Mumtaz.
"C'est un lieu absolument magnifique, un lieu qui est à la fois l'un des sommets de l'art mondial et de l'art islamique puisque c'est un lieu qui est la quintessence de l'art moghol", a déclaré le chef de l'État. "La force de l'Inde tient et tiendra dans sa capacité à marier ses religions et ses civilisations", a-t-il par ailleurs souligné. En effet, le Taj Mahal a subi ces derniers mois les foudres d'une frange des nationalistes hindous, qui renient cette construction à la mémoire de la femme de l'empereur morte en couches. Une controverse qui s'inscrit dans une remise en cause plus générale ces temps-ci en Inde de l'héritage musulman du pays.
"Vous prenez le Taj Mahal dans la figure, on est totalement impressionné", s'est enthousiasmée pour sa part Brigitte Macron. "C'est une certaine idée du beau et de la perfection." Un monument toutefois fragile. Il souffre de la pollution atmosphérique qui jaunit son marbre et oblige les conservateurs à lui appliquer des couches de terre pour absorber les impuretés. La rénovation s'étire depuis quatre ans déjà et doit bientôt s'attaquer à la partie la plus délicate, le dôme, un chantier qui fera grogner bien des touristes.
Le même jour, le président Emmanuel Macron a poursuivi ses missions environnementales, dans le cadre du sommet fondateur de l'Alliance solaire internationale (ASI). Accompagné du Premier ministre Narendra Modi, il a rencontré les "Solar Mamas", un groupe de femmes africaines qui luttent pour que la lumière atteigne leurs villages. L'une d'entre elles, Marina Kra Affoua de la Côte d'Ivoire s'est effondrée en larmes dans les bras du président français après que celui-ci lui a promis que la lumière arriverait bientôt dans son village. Puis, de nouveau avec son épouse, il a admiré le travail de l'artiste indien Subodh Gupta en visitant son showroom dans la banlieue de Gurgaon à New Delhi.