C'était l'une des promesses de la campagne : Emmanuel Macron entend clarifier le rôle de la première dame. Trois mois après son élection, cette idée ne fait pas l'unanimité mais Brigitte verra bien son rôle officiellement défini.
Lundi 7 août, BFMTV révélait qu'il n'y aurait pas de "statut officiel" de la première dame car il aurait fallu pour cela modifier la constitution. En revanche, et c'est Le Figaro qui nous le confirme ce jour, l'Élysée ne renonce pas à définir comment encadrer le rôle et les activités de Brigitte Macron en tant que première dame. Discrète depuis l'élection, l'épouse du président verra son rôle défini par le biais d'un communiqué.
Dans Le Figaro, l'Élysée assure qu'elle ne tiendra "aucun rôle politique" et "n'empiétera sur le périmètre d'aucun ministre". Comme celles qui l'ont précédée, Brigitte Macron consacrera son temps aux causes qui lui sont chères, des tâches résumées autour du concept d'"intégration dans la société des différences" comme la maladie ou le handicap. Son entourage comme les moyens dont elle disposera seront octroyés dans la plus grande transparence... ce qui n'avait jamais été le cas jusqu'ici ! Pour l'heure, Brigitte Macron est aidée de deux assistantes, d'un directeur de cabinet, Pierre-Olivier Costa, et d'un chef de cabinet, Tristan Bromet, qui a aussi le rôle d'attaché de presse, sans compter ceux qui assurent sa sécurité. Et Le Figaro d'ajouter : "Quant au budget des actions caritatives pilotées par la première dame, il sera prélevé sur le budget général de l'Élysée, contrôlé par la Cour des comptes. Mais, glisse-t-on, la première dame participera, comme le reste de l'appareil d'État, à l'effort général de réduction budgétaire." Pour finir, Brigitte Macron fera officiellement son entrée sur le site web du palais présidentiel sous la forme d'un onglet qui permettra notamment au "Français d'écrire à la première dame".
De manière générale, malgré la grogne et une pétition lancée par un opposant politique contre le statut de première dame (près de 300 000 signatures déjà), Emmanuel Macron veut mettre fin à une "hypocrisie française". Comme le déclare l'Élysée, "Femme de président, c'est un rôle de facto, incomparable avec un emploi public".
Comme le déclarait Pierre-Olivier Costa, le directeur de cabinet de Brigitte Macron, dans une interview au site l'Opinion dès le 26 juillet : "C'est une confusion complète – comparaison n'est pas raison – délibérée pour les uns, involontaire pour les autres", en voulant mélanger le rôle de la première dame et l'interdiction des emplois familiaux. "L'épouse du président assume une fonction de représentation inévitable. Plus visible et plus sollicitée que les précédentes premières dames, Brigitte Macron reçoit 140 courriers par jour l'invitant à soutenir des associations ou des événements. On ne va pas interdire aux Français de lui écrire !" Lors de cet entretien, Pierre-Olivier Costa a souligné qu'elle ne disposait pas d'un pouvoir autonome à l'Élysée, "elle travaille en équipe avec le président".
Notre pays a connu bien des premières dames engagées comme Danielle Mitterrand, Carla Bruni-Sarkozy ou Bernadette Chirac. Cette dernière l'était même sur le plan politique grâce à ses mandats locaux. Malgré un passage éclair à l'Élysée, Cécilia Attias avait elle aussi marqué les esprits en intervenant en Libye pour la libération des infirmières bulgares. Chacune a su investir cette "fonction" bien floue mais pourtant réelle et contraignante – si Carla Bruni était restée chanteuse, publiant l'album Comme si de rien était en juillet 2008, être l'épouse du président l'avait empêchée de partir en tournée pour ne "pas mélanger les genres" et pour des raisons évidentes de sécurité.
Sans parler de Valérie Trierweiler – compagne de l'ancien président de la République de 2012 à fin janvier 2014 – qui avait sept personnes à son service. Ou de Julie Gayet qui avait bénéficié, depuis son arrivée dans la vie de François Hollande, de deux gardes du corps de février 2014 jusqu'à mai 2017.
Outre-Atlantique, le rôle de First Lady est officiel et défini par la loi. L'intéressée doit quitter le travail qu'elle occupe pour devenir l'hôtesse de la Maison Blanche. Elle dispose d'un cabinet d'une douzaine de collaborateurs. Après avoir d'abord refusé de quitter New York avec son fils Barron, Melania Trump a dû se résoudre à rejoindre Washington en juin. Pour certains observateurs, c'est Ivanka, la fille de Donald Trump, qui occupe en réalité par son omniprésence le rôle de First Lady. Celui de Brigitte Macron, marraine du premier panda né en France, devrait être dévoilé avant la fin du mois. En attendant, chacun de ses nombreux déplacements et prises de contacts se fait à l'abri des regards et des caméras...