Britney Spears, en 2007, lors de son passage en cure de désintoxication.© Abaca
La suite après la publicité
Ces dernières années, de nombreux ouvrages sur Britney Spears ont vu le jour (le roman Comment je n'ai pas rencontré Britney Spears d'Elise Costa, Britney On Stage par Joachim Ohnona, essentiellement consacré à ses prestations scéniques, ou le petit dernier, Entre frasques et paillettes, de Régis Alonso, plus centré sur ses déboires)... Centre d'intérêt des médias, la starlette est aujourd'hui l'héroïne d'une drôle d'histoire, que l'on doit à l'écrivain et journaliste Jean Rolin.
"Faut-il prendre au sérieux les menaces d'enlèvement qu'un groupuscule islamiste fait peser sur Britney Spears ? Les services français (les meilleurs du monde) pensent que oui. Certes, l'agent qu'ils enverront à Los Angeles pour suivre cette affaire présente quelques handicaps – il ne sait pas conduire, fume dans les lieux publics, ignore presque tout du show-business et manifeste une tendance à la neurasthénie –, mais il fera de son mieux pour les surmonter, consultant sans se lasser les sites spécialisés, s'accointant avec des paparazzis, fréquentant les boutiques de Rodeo Drive ou les bars de Sunset Boulevard, jusqu'à devenir à son tour un spécialiste incontesté tant de Britney elle-même que des transports en commun de Los Angeles. Il n'en échouera pas moins dans sa mission, et c'est de son exil au Tadjikistan, près de la frontière chinoise, qu'il nous adresse ce récit désabusé de ses mésaventures en Californie" : voilà comment l'éditeur P.O.L. nous présente cette oeuvre attendue en librairies pour le jeudi 25 août.
A l'origine, une profonde envie de se rendre à Los Angeles pour relever un challenge : celui de vivre la vie de nomade... sans voiture dans une ville qui s'étend sur près de 1 300 km². Audacieux ! "On m'avait toujours présenté cette ville comme la seule où je serais incapable de faire quoi que ce soit, car c'est la ville de l'automobile et que, ne sachant pas conduire, je serais dans l'incapacité de m'y déplacer", raconte-t-il dans les pages de l'hebdomadaire réputé intello et branché, Les Inrocks.
Mais au fait, pourquoi avoir choisi la Loli-trash Britney Spears comme fil rouge de cette aventure sur la fameuse West Coast ? "Bien sûr, je connaissais Britney Spears, impossible de ne pas la connaître. Sa musique pop n'est pas ce que je préfère mais Womanizer peut me mettre de très bonne humeur. Je commence à me renseigner sur son personnage et je découvre alors qu'elle a cette capacité très prononcée à se déplacer continuellement à travers Los Angeles, nuit et jour, en couvrant des distances considérables de manière absolument aléatoire", explique l'écrivain, qui fait référence à l'époque où Britney n'était plus que l'ombre d'elle-même, entre la fin 2006 et le début 2008.
Une période où la lolita se dirigeait vers une pente savonneuse qui a révélé, aux yeux de Jean Rolin, Britney Spears comme personnalité touchante et authentique : "Elle sillonnait la ville pour s'arrêter dans des bars, parfois obligée d'abandonner sa voiture tellement elle était ivre, ou s'achetant un truc dégueulasse à manger. (...) L'épisode quasi christique qui m'a définitivement convaincu de la sincérité de ses difficultés, de la fragilité attachante de sa personnalité, c'est l'épisode célèbre de sa tonsure. Le jour où elle empoigne une tondeuse et se rase la tête dans un salon de coiffure un peu minable de Ventura Boulevard. C'est un acte sacrificiel. (...) La vie de Britney est une vraie vie. Rien ne lui a été servi sur un plateau d'argent, contrairement à Lady Gaga qui, en tant que personnage, me paraît un pur artifice, la pure émanation d'un système, et ne m'intéresse absolument pas. Davantage qu'une émanation, Britney est avant tout un pilier de ce système, mais elle l'est devenue au prix d'épreuves inouïes. Ce que j'aime chez elle, c'est qu'au départ, c'est une fille seule qui, même si elle s'appuie sur une armée de parasites, de tapeurs et de flatteurs, se bat pour réussir."
Il poursuit sa démonstration : "Sa solitude me touche parce qu'elle se manifeste dans le désordre de ses amours, dans sa propension à toutes sortes d'excès, dans l'incohérence de ses démarches et dans ses trajectoires brisées à travers la ville. Il y a quelque chose de vraiment romanesque chez elle. Elle n'a rien de calculé !"
Un personnage d'anthologie selon Jean Rolin qui estime qu'"elle a pris autant de risques que les stars des années 60 que nous vénérions".
Aujourd'hui, Britney Spears est plus proche de la ménagère de moins de 50 ans plan-plan et rangée que de la lolita en pleine crise d'adolescence décalée d'une dizaine d'années. Son Femme Fatale Tour rencontre un joli succès à travers les Etats-Unis et passera par la France en octobre prochain pour trois concerts exceptionnels.
Le Ravissement de Britney Spears - Par Jean Rolin
En librairies le jeudi 25 août 2011 / P.O.L. Editeur
288 pages. 17,00 €.
Joachim Ohnona
"Faut-il prendre au sérieux les menaces d'enlèvement qu'un groupuscule islamiste fait peser sur Britney Spears ? Les services français (les meilleurs du monde) pensent que oui. Certes, l'agent qu'ils enverront à Los Angeles pour suivre cette affaire présente quelques handicaps – il ne sait pas conduire, fume dans les lieux publics, ignore presque tout du show-business et manifeste une tendance à la neurasthénie –, mais il fera de son mieux pour les surmonter, consultant sans se lasser les sites spécialisés, s'accointant avec des paparazzis, fréquentant les boutiques de Rodeo Drive ou les bars de Sunset Boulevard, jusqu'à devenir à son tour un spécialiste incontesté tant de Britney elle-même que des transports en commun de Los Angeles. Il n'en échouera pas moins dans sa mission, et c'est de son exil au Tadjikistan, près de la frontière chinoise, qu'il nous adresse ce récit désabusé de ses mésaventures en Californie" : voilà comment l'éditeur P.O.L. nous présente cette oeuvre attendue en librairies pour le jeudi 25 août.
A l'origine, une profonde envie de se rendre à Los Angeles pour relever un challenge : celui de vivre la vie de nomade... sans voiture dans une ville qui s'étend sur près de 1 300 km². Audacieux ! "On m'avait toujours présenté cette ville comme la seule où je serais incapable de faire quoi que ce soit, car c'est la ville de l'automobile et que, ne sachant pas conduire, je serais dans l'incapacité de m'y déplacer", raconte-t-il dans les pages de l'hebdomadaire réputé intello et branché, Les Inrocks.
Mais au fait, pourquoi avoir choisi la Loli-trash Britney Spears comme fil rouge de cette aventure sur la fameuse West Coast ? "Bien sûr, je connaissais Britney Spears, impossible de ne pas la connaître. Sa musique pop n'est pas ce que je préfère mais Womanizer peut me mettre de très bonne humeur. Je commence à me renseigner sur son personnage et je découvre alors qu'elle a cette capacité très prononcée à se déplacer continuellement à travers Los Angeles, nuit et jour, en couvrant des distances considérables de manière absolument aléatoire", explique l'écrivain, qui fait référence à l'époque où Britney n'était plus que l'ombre d'elle-même, entre la fin 2006 et le début 2008.
Une période où la lolita se dirigeait vers une pente savonneuse qui a révélé, aux yeux de Jean Rolin, Britney Spears comme personnalité touchante et authentique : "Elle sillonnait la ville pour s'arrêter dans des bars, parfois obligée d'abandonner sa voiture tellement elle était ivre, ou s'achetant un truc dégueulasse à manger. (...) L'épisode quasi christique qui m'a définitivement convaincu de la sincérité de ses difficultés, de la fragilité attachante de sa personnalité, c'est l'épisode célèbre de sa tonsure. Le jour où elle empoigne une tondeuse et se rase la tête dans un salon de coiffure un peu minable de Ventura Boulevard. C'est un acte sacrificiel. (...) La vie de Britney est une vraie vie. Rien ne lui a été servi sur un plateau d'argent, contrairement à Lady Gaga qui, en tant que personnage, me paraît un pur artifice, la pure émanation d'un système, et ne m'intéresse absolument pas. Davantage qu'une émanation, Britney est avant tout un pilier de ce système, mais elle l'est devenue au prix d'épreuves inouïes. Ce que j'aime chez elle, c'est qu'au départ, c'est une fille seule qui, même si elle s'appuie sur une armée de parasites, de tapeurs et de flatteurs, se bat pour réussir."
Il poursuit sa démonstration : "Sa solitude me touche parce qu'elle se manifeste dans le désordre de ses amours, dans sa propension à toutes sortes d'excès, dans l'incohérence de ses démarches et dans ses trajectoires brisées à travers la ville. Il y a quelque chose de vraiment romanesque chez elle. Elle n'a rien de calculé !"
Un personnage d'anthologie selon Jean Rolin qui estime qu'"elle a pris autant de risques que les stars des années 60 que nous vénérions".
Aujourd'hui, Britney Spears est plus proche de la ménagère de moins de 50 ans plan-plan et rangée que de la lolita en pleine crise d'adolescence décalée d'une dizaine d'années. Son Femme Fatale Tour rencontre un joli succès à travers les Etats-Unis et passera par la France en octobre prochain pour trois concerts exceptionnels.
Le Ravissement de Britney Spears - Par Jean Rolin
En librairies le jeudi 25 août 2011 / P.O.L. Editeur
288 pages. 17,00 €.
Joachim Ohnona