Plus que quelques heures avant de connaître les nouvelles mesures sanitaires qui seront annoncées par le Premier ministre Jean Castex ce jeudi soir. En attendant ce rendez-vous, Bruno Le Maire était l'invité de l'émission C à vous mercredi 13 janvier 2021. L'occasion pour le ministre de l'Economie de débattre sur la terrible crise qui étouffe les restaurateurs depuis de longs mois avec leur charismatique porte-parole, Philippe Etchebest. Le chef et populaire animateur d'M6 en a profité pour tenter d'en savoir plus sur le couvre-feu à 18h qui pourrait être imposé à l'ensemble du pays dans les prochains jours...
Les deux hommes ont eu l'occasion d'échanger à plusieurs reprises depuis le début de la pandémie, Philippe Etchebest étant à la tête d'un groupe de travail réfléchissant à des solutions pouvant soutenir les restaurateurs en crise. "Je ne le harcèle pas constamment, j'essaie de l'appeler de manière utile, a expliqué le juré de Top Chef. On n'a pas toujours été d'accord, c'est vrai qu'il y a eu des discussions et des débats qui ont été très longs, nous en tout cas on trouvait que c'était trop long, ça n'avançait pas. Pour nous, c'est toujours trop long, mais je dois admettre qu'il y a eu des avancées, même si c'est toujours pas assez rapide, on avance petit à petit et j'espère que ça va se conclure rapidement."
Mais le Meilleur ouvrier de France 2000 appréhende aujourd'hui l'application d'un couvre-feu à 18h sur l'ensemble du territoire : "C'est ce qui va nous tomber sur le coin de figure." Une mesure qui compromettrait alors un des seuls moyens de survie pour les restaurateurs : la vente à emporter. "Attendez quelques heures", lui a d'abord répondu Bruno Le Maire. A la question de savoir pourquoi le gouvernement ne pourrait pas différencier les régions moins impactées par la Covid-19 que les autres, le ministre de l'Economie a difficilement tenu sa langue : "Si je réponds, je vais faire l'annonce que je ne veux pas faire. Qui ne me revient pas, qui revient au Premier ministre", a réplique le politicien avec le sourire. Ce à quoi Philippe Etchebest a ajouté en riant : "J'ai essayé !"
Il y aura de la casse
Pour le chef, mieux vaudrait imposer un nouveau confinement strict de deux mois en attendant de pouvoir vacciner une grande partie de la population française. "Tout le monde ne serait pas d'accord, il y aurait certainement des voix qui s'élèveraient, mais à un moment donné on ne peut pas satisfaire tout le monde, a-t-il affirmé. Je pense que les Français ont besoin d'une structure, d'un chemin à suivre, pour que ce soit clair, pour savoir où on va." Malgré les aides annoncées par le ministre de l'Economie, qui promet un soutien financier aux restaurateurs même après la tempête, Philippe Etchebest prédit une fois de plus la fermeture de nombreux établissements : "Il y aura des faillites, il faut se rendre à l'évidence. Il y aura de la casse", non seulement d'un point de vue économique, mais d'un point de vue moral aussi.
A la lassitude ambiante, le ministre répond qu'il faut tenir encore quelques mois, le temps de vacciner les Français, et qu'il a bon espoir qu'on retrouve d'ici le printemps-été 2021 une activité "normale". Une fois le virus derrière nous, l'activité économique devrait selon lui reprendre "de manière spectaculaire".