Au bout du compte, l'Elysée l'aura emporté sur les Champs-Elysées : après une descente quasi anonyme de l'avenue parisienne la plus connue au monde, sur un bus à leurs couleurs mais à mille lieues de l'effervescence d'un certain 12 juillet 1998, les nageurs français, qui ont tant brillé à Budapest lors de l'Euro 2010 (21 médailles dont 8 en or), ont reçu jeudi une vibrante consécration, accueillis à l'Elysée par un président Nicolas Sarkozy toujours volubile et chaleureux envers les valeureux athlètes portant les couleurs de la nation.
Rama Yade, après avoir assisté la veille aux prouesses des footballeuses tricolores en compagnie de l'ambassadrice Adriana Karembeu, était également présente pour la séance photo officielle, pour laquelle les jeunes nageurs et nageuses avaient rangé leurs propres appareils, après avoir photographié la cour de l'Elysée, qu'ils découvraient, impressionnés.
Si nos médaillés et leur staff ont pu être intimidés de pénétrer dans le palais présidentiel et d'en rencontrer le locataire, quid de Nicolas Sarkozy, qui a dû se sentir bien petit en félicitant de sympathiques géants tels que Camille Lacourt ou Yannick Agnel ?
Camille Lacourt, triple champion d'Europe que son physique, en plus de ses prouesses (dont un chrono à 3 centièmes du record du monde), a mis sur le devant de la scène, continue de focaliser l'attention - y compris télévisuelle. Après son déjeuner avec le président de la République, et après avoir été reçu au JT de 20 heures de TF1, il était jeudi soir l'invité de Christophe Hondelatte au micro de RTL - écoutez ses propos en cliquant ici.
Forcément amené à recevoir très vite de multiples sollicitations, le "beau gosse déjanté" du CNM, selon le portrait que ses copains ont brossé de lui, devrait réussir à garder le cap. "Il a reçu une éducation simple, je ne le vois pas prendre la grosse tête, sinon il peut compter sur sa mère pour la lui dégonfler !", assure sa mère dans Le Figaro paru ce jeudi, tandis que son coach Romain Barnier, fait le tri dans les requêtes qui affluent à la Fédé et au CNM depuis le retour de Hongrie.
Inconnu avant ses trois médailles d'or, le grand Narbonnais a été ovationné par le public dès son arrivée à l'aéroport, avec ses titres du 50 et du 100 dos, et du 4x100 4 nages. "Ce fut un électrochoc dès notre arrivée à l'aéroport, une sacrée cohue, ça fait presque peur". Côté business, il commence à percuter également : "Je n'ai jamais eu d'agent, je n'en voyais pas l'utilité. Mais là, je crois qu'il m'en faut un, et assez vite même !" Les annonceurs affluent en torrent : "Je filtre un peu les sollicitations, j'essaye de le protéger. À lui de se structurer, ce n'est pas mon job. Je ne veux pas tout mélanger. Je me suis occupé de Laure Manaudou, je sais ce que c'est d'être suivi et épié, je peux le mettre en garde. Mais moi, je m'occupe d'un projet sportif", fait remarquer Romain Barnier. Tandis que Le Figaro susurre un nom bien connu pour potentiellement veiller sur les intérêts de la nouvelle star de la discipline : Didier Poulmaire, l'homme de confiance de Laure Manaudou et son bien-aimé Frédérick Bousquet.
Pour l'heure, avant le raz-de-marée de gros sous, Camille a retrouvé son quotidien. "Son appartement de 40 m², sa Fiat Punto, ses placards garnis de fringues, une vraie passion."
Le Figaro évalue les premières retombées financières de son triple triomphe en Hongrie, en l'occurrence 45 000 euros de primes versées par la FFN et son équipementier Arena, lequel pense déjà à la suite, comme l'a indiqué son DG : "Nous allons discuter avec lui et revoir les termes de son contrat, annonce Nicolas Préault, le DG d'Arena France. En contrepartie, nous aurons besoin de sa disponibilité pour nos campagnes de communication."
Une disponibilité à doser en fonction des besoins de Romain Barnier, qui, avec son équipe de choc du CNM, a Londres 2012 en mire...
G.J.