Après l'éblouissant film d'Asghar Farhadi, le Festival de Cannes a déroulé son tapis rouge pour une lutte contre la violence et deux films engagés. D'un côté, en compétition, A Touch of Sin, un film chinois dressant le portrait de quatre personnages sombrant peu à peu dans la violence alors que la Chine se trouve être dans un grand développement économique. De l'autre, plus d'intimité mais tout autant de gravité, Miele nous emmène en Italie voir le combat d'une femme pour éviter qu'un homme s'ôte la vie par sa faute. Entre péché et culpabilité, Cannes a-t-il trouvé son compte ?
Parmi les rares femmes réalisatrices à fouler le tapis rouge, Valeria Golino est de celles que nous attendions le plus. En effet, la superbe actrice italienne, que l'on a pu voir en France dans 36, quai des Orfèvres ou encore Actrices (de Valeria Bruni-Tedeschi, en compétition cette année avec Un Château en Italie), s'essaye à la réalisation avec un premier long métrage. Si séduisant que Cannes lui offre la possibilité dans le projeter dans la sélection Un Certain Regard.
Sous le regard (justement) savoureux de Valeria Golino, accompagnée sur le tapis rouge de l'acteur italien Riccardo Scarmarcio (que l'on verra prochainement dans Gibraltar), la jeune cinéaste raconte l'histoire d'Irène, une jeune femme que son père et son amant croient étudiante. En réalité, sous le nom de code MIELE, elle aide clandestinement des personnes en phase terminale à mourir dignement en leur administrant un barbiturique puissant. Un jour, elle procure une de ces doses mortelles à un nouveau "client", Monsieur Grimaldi. Elle découvre cependant quʼil est en parfaite santé mais quʼil veut mettre fin à ses jours, ayant perdu goût à la vie. Bien décidée à ne pas être responsable de ce suicide, elle va tout faire pour l'en empêcher.
Peu de temps avant, le tapis rouge brille aux couleurs de l'Empire du Milieu. La Chine est venue en force pour soutenir le film Jia Zhang-Ke, A Touch of Sin. Et ce sont ses plus beaux atours qui en parlent le mieux, comme Tony Leung, l'incroyable acteur chinois que l'on a pu voir d'une justesse à couper le souffle dans The Grandmaster, actuellement en salles. Zhang Yuqi scintillait derrière sa beauté fragile pendant que les deux acteurs principaux, Meng Li et la divine et bleutée Baoqiang Wang joue les grands romantiques devant les photographes. La très sculpturale Bai Ling a également réchauffé la soirée cannoise pour un tapis rouge qui, dans une compétition glamour, tiendrait la pole position. Enfin, Olivier Poivre d'Arvor, frère du journaliste et romancier PPDA, était en compagnie de sa femme pour découvrir non loin du jury officiel, A Touch of Sin.