Seconde journée de compétition à Cannes, et deux nouveaux films en lice. Après la violence d'Heli et le charme incandescent de Jeune et Jolie, les festivaliers vont découvrir deux films dépassant les 120 minutes de cinéma : d'un côté, une co-production française avec Bérénice Bejo (Le Passé), et de l'autre, la troisième participation du Chinois Jia Zhangke avec A Touch of Sin.
Le Passé, un film d'Asghar Farhadi
Avec Bérénice Bejo, Tahar Rahim, Ali Mosaffa
L'histoire : Après quatre années de séparation, Ahmad arrive à Paris depuis Téhéran, à la demande de Marie, son épouse française, pour procéder aux formalités de leur divorce. Lors de son bref séjour, Ahmad découvre la relation conflictuelle que Marie entretient avec sa fille, Lucie. Les efforts d'Ahmad pour tenter d'améliorer cette relation lèveront le voile sur un secret du passé.
Ce qu'il faut retenir : Auréolé d'un triomphe international (César, Oscar et Golden Globe du meilleur film étranger) et d'un Ours d'or à Berlin pour son poignant Une Séparation, Asghar Farhadi nous revient pour une puissante et intimiste chronique d'un couple en proie aux fantômes du passé. Pour ce long métrage, toujours coproduit par Alexandre Mallet-Guy, le cinéaste iranien dirige l'ex-maîtresse de cérémonie et César de la meilleure actrice (The Artist) Bérénice Bejo, ainsi que le César du meilleur acteur (Le Prophète) Tahar Rahim pour un face-à-face très attendu. Le film sort dans la foulée sur les écrans français.
A Touch of Sin, un film de Jia Zhangke
Avec Wu Jian, Baoqiang Wang, Tao Zhao
L'histoire : Un film en quatre histoires au coeur de la Chine d'aujourd'hui, des nouvelles métropoles aux zones plus rurales du pays.
Ce qu'il retenir : Troisième venue en compétition officielle pour un habitué de la Croisette, le réalisateur chinois Jia Zhangke (après Plaisirs inconnus en 2002 et 24 City en 2008). Avec A Touch of Sin, il pose un regard désabusé sur sa Chine au travers d'une société au développement économique brutal peu à peu gangrenée par la violence. Pour l'illustrer, quatre personnages différents que le cinéaste, dont les films sont restés interdits en Chine jusqu'en 2005, raconte non sans engagement.