Emigrée argentine devenue rambolitaine (habitante de Rambouillet), Bérénice Bejo commence sa carrière comme n'importe quelle autre. Des courts-métrages, une première reconnaissance dans le film Meilleur espoir féminin... Dix ans plus tard, Cannes l'a adoubée, puis sacrée en lui confiant le costume de maîtresse de cérémonie qu'elle laissera cette année à Audrey Tautou. Entre son solide couple avec Michel Hazanavicius et le sacre international de The Artist est venu se glisser le Festival de Cannes pour lequel la superbe Bérénice reviendra à nouveau cette année.
10 ans et un sacre en silence
Après nombre de rôles, entre Hollywood (Chevalier) et le cinéma français (24 heures dans la vie d'une femme), la carrière de Bérénice Bejo décolle en 2006. Une année où on la retrouve à l'affiche de la superproduction OSS 117 dirigée par son compagnon Michel Hazanavicius. Une année où Bérénice Bejo monte également les marches du Palais des Festivals pour la première fois sans être encore concernée par la compétition officielle.
Mais encore une fois, son destin cannois sera lié à Michel Hazanavicius qui présente in extremis The Artist en 2011. Le film muet, porté par sa compagne et Jean Dujardin remporte un prix d'interprétation pour l'acteur français. Le début d'une grande aventure qui ménera le film aux Oscars (5 statuettes couronneront le long-métrage qui ressuscite l'âge d'or du cinéma hollywoodien). Et quelques mois après avoir gravi enceinte (de son deuxième enfant, Gloria) les marches cannoises, Bérénice Bejo glane un César de la meilleure actrice.
Son passé puis Le Passé
Discrète jusqu'ici, Bérénice Bejo est sur toutes les lèvres. A l'affiche de Populaire ou encore Au bonheur des ogres (en salles en octobre prochain), le cinéma français lui fait la cour. Mais c'est sous la direction d'Asghar Farhadi, le réalisateur d'Une Séparation, qu'on retrouvera Bérénice Bejo en compétition à Cannes. Dans ce film mystérieux où le couple est au centre d'un destruction, elle donne la réplique à Tahar Rahim.
Pourtant, tourner avec Farhadi ne fut aussi évident pour l'actrice : "Quand on gagnait le prix du meilleur film, il remportait celui du meilleur film étranger pour Une séparation. Pour lui, j'étais plus américaine que française", confie-t-elle au Journal du Dimanche.
Avec le cinéaste iranien, elle découvre une nouvelle méthode. "Pour lui, le cinéma est un travail de laboratoire qui demande beaucoup de temps", évoquant les répétitions entre théâtre et danse et les nombreuses prises pour toucher à la perfection. Mais elle ne s'en cache : "Après Farhadi, tout semble fade et j'ai aussi envie de légèreté. Mais Le Passé restera le film dont je rêvais."
"Le Passé", en salles le 17 mai.