Cannes 2016 : Laurent Lafitte dément avoir voulu blesser Allen et Polanski
Publié le 13 mai 2016 à 14:18
Par Samya Yakoubaly | Rédactrice
Cinéphile, elle adore regarder des bande-annonces et des moments historiques à la télévision. Le prochain James Bond ou le discours d’investiture de Barack Obama lui donnent les mêmes frissons.
Tout ce scandale n'est qu'un énorme malentendu selon le maître de cérémonie cannois.
Laurent Lafitte (maître de cérémonie) - Cérémonie d'ouverture du 69ème Festival International du Film de Cannes.Le 11 mai 2016. © Borde-Jacovides-Moreau/Bestimage Laurent Lafitte (maître de cérémonie) - Cérémonie d'ouverture du 69ème Festival International du Film de Cannes.Le 11 mai 2016. © Borde-Jacovides-Moreau/Bestimage© BestImage
Woody Allen au Photocall du film "Café Society" lors du 69ème Festival International du Film de Cannes le 11 mai 2016. © Borde-Moreau/Bestimage
Emmanuelle Seigner et Roman Polanski lors de la première du film La Vénus à la fourrure à Paris le 4 novembre 2013.
Mia Farrow et son fils Ronan Farrow à la soirée "Time 100" à New York, le 21 avril 2015.
Laurent Lafitte (maître de cérémonie) - Cérémonie d'ouverture du 69ème Festival International du Film de Cannes.Le 11 mai 2016. © Borde-Jacovides-Moreau/Bestimage
Laurent Lafitte (maître de cérémonie) - Cérémonie d'ouverture du 69ème Festival International du Film de Cannes.Le 11 mai 2016. © Borde-Jacovides-Moreau/Bestimage
Woody Allen et sa femme Soon-Yi Previn - Montée des marches du film "Café Society" lors du 69e Festival International du Film de Cannes. Le 11 mai 2016
Ronan Farrow à la soirée « TIME 100 » à New York, le 21 avril 2015
Ronan Farrow au 79eme gala annuel "Blue card Benefit" a New York, le 21 octobre 2013
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La fonction de maître de cérémonie du Festival de Cannes (et ailleurs) est périlleuse. Il faut réveiller une audience qui n'est pas forcément très réceptive. Certain(e)s savent se montrer mordants, comme Laurent Lafitte durant son discours d'ouverture, le 11 mai. Sauf qu'une de ses plaisanteries, celle qui a fait un énorme buzz, ne visait pas ce que le monde entier (ou presque) pensait. Il s'est expliqué au Hollywood Reporter.

Le prestigieux magazine américain a interrogé Laurent Lafitte à propos de cette fameuse pique. Il s'était amusé du fait que le réalisateur de Manhattan tournait beaucoup en Europe ces dernières années : "Alors que vous n'êtes même pas condamné pour viol aux États-Unis."

Un peu partout dans le monde, nombreux sont ceux qui ont vu là une attaque visant le réalisateur Roman Polanski, accusé de viol sur mineure en 1977 aux États-Unis. Incarcéré 47 jours pour passer des expertises psychiatriques, il avait ensuite été libéré sous caution : il avait plaidé coupable de rapports sexuels illégaux avec une mineur en échange de l'abandon des charges plus graves. Mais le juge change d'idée, et Polanski quitte les États-Unis pour se réfugier en France. En 2009, coup de tonnerre lors de son arrestation à Zurich où il était allé recevoir un prix. Assigné à résidence en Suisse pendant quelques mois, il n'avait finalement pas été extradé vers l'Amérique.

Cette semaine, la plaisanterie de Laurent Lafitte n'a pas du tout plu à l'épouse du réalisateur du Pianiste, Emmanuelle Seigner, qui l'a même traité de "gros blaireau" sur Instagram. Pourtant, il l'assure, ce n'est pas le cinéaste qu'il visait, mais le "puritanisme américain" : "Quand j'ai écrit cette blague, c'était plutôt une blague sur l'Europe, et sur le fait que [Roman Polanski], l'un des plus grands réalisateurs américains, avait dû passer des années en Europe, alors que Woody Allen n'y était pas obligé, puisqu'il n'était pas accusé de viol dans son propre pays justement. À l'inverse de Polanski. C'était censé être une blague sur le puritanisme américain et le fait qu'il est surprenant qu'un réalisateur américain veuille faire autant de films en Europe."

Je ne le savais pas.

Laurent Lafitte ne voulait donc pas blesser Roman Polanski, ni Woody Allen d'ailleurs. Car le présentateur cannois n'était pas au courant de la tribune de Ronan Farrow : "Après la soirée, on m'a dit qu'il y avait eu des réactions fortes. Ce que je n'ai appris que ce matin, c'est que le fils de Woody Allen avait fait la veille une déclaration, l'accusant de viol. Je ne le savais pas." S'il avait su, il se serait bien gardé de faire cette blague, a-t-il affirmé.

Ronan Farrow, fils de Woody Allen et de son ex-compagne Mia Farrow, avait pointé du doigt le fait que les journalistes n'aborderaient certainement pas, comme d'habitude, le sujet des accusations d'agression sexuelle de Dylan Farrow (elle aussi enfant des deux stars), regrettant qu'il soit intouchable.

Si Laurent Lafitte essaie de réconforter les sensibilités heurtées contre son gré, il déçoit ceux qui pensaient qu'il avait eu le courage de mettre le sujet sur la table, comme le souligne Slate.fr. Car considérer que ce qu'on reproche à Roman Polanski et Woody Allen relève du puritanisme est une affaire de point de vue. Pete Keeley a ainsi déclaré sur Twitter : "Donc en fait, cette blague sur Woody Allen, c'était une tentative de casser du sucre sur les États-Unis parce qu'ils ont poussé à l'exil un violeur d'enfants ?"

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