Cette année cinéma 2010 exceptionnelle aura apporté son lot de rires, de larmes, d'émotions, de frissons dans toutes les salles obscures. Il faut dire que la production cinématographique cette année a non seulement battu tous les records au box-office (effet Avatar), mais a fourni aux spectateurs une diversité rare : science-fiction, drames, comédies, animation, 3D, tous les genres, tous les supports, pour toujours plus de plaisir.
Mais il fallait bien récompenser ces sorties annueles, et les plus grands festivals et cérémonies s'en sont parfaitement chargés. Ainsi, après vous avoir dressé la liste de nos films préférés, puis vous avoir dévoilé les tops et les flops de 2010, voici les oeuvres qui ont été récompensées pendant cette saison qui s'est vécue en 24 images par seconde.
En février, le cinéma français a trouvé son Prophète...
Le réalisateur Jacques Audiard et l'acteur Tahar Rahim ont mis tout le monde d'accord. Avec le formidable Un prophète, le premier prouvait que l'on pouvait faire le plus grand film français de ces dernières années sans star, alors que le second, grâce à ce film, en est devenu une !
Le 27 février 2010 restera donc la date du triomphe d'Un prophète, qui, après son Grand Prix au Festival de Cannes neuf mois plus tôt, a accouché ce soir-là de neuf César mérités, dont un doublé pour Audiard (réalisateur et film) et un doublé pour Rahim (acteur et espoir), ne laissant que quelques miettes aux autres films nominés, dont La journée de la Jupe, qui a permis à la grande Isabelle Adjani de remporter son cinquième César de la meilleur actrice.
En mars, Kathryn Bigelow fait sauter la banque d'Hollywood...
On peut parler de surprise. D'énorme surprise même. Après la razzia d'Avatar aux Golden Globes deux mois plus tôt, on imaginait le film révolutionnaire de James Cameron faire de même lors des Oscars. Ce dimanche 7 mars n'aura finalement pas vu le "maître du monde" devenir le "maître de l'univers", mais son ex-femme, la ravissante Kathryn Bigelow, excellente réalisatrice de films d'action comme Point Break ou Strange Days, devenir la première femme à remporter l'Oscar de la meilleure réalisatrice avec son exaltant Démineurs. Le film d'action de la cinéaste remportant même six statuettes au total, dont la plus prestigieuse, celle du meilleur film. En ce qui concerne les acteurs, ce sont deux "revenants" qui ont été sacrés : Jeff Bridges pour Crazy Heart et Sandra Bullock pour The Blind Side.
En mai, la Croisette se souvient de ses vies antérieures...
Que pouvait bien nous préparer Tim Burton, l'un des cinéastes les plus singuliers et merveilleux de ces deux dernières décennies, et qui allait pendant cette dizaine de jours cannois - du 11 au 22 mai -, s'asseoir dans le siège de président du jury et dresser un palmarès d'après une sélection, il est vrai, plus faible que ce que l'on espérait ? Si la crise économique a fait fuir depuis deux ans les grands studios hollywoodiens, la Fox avait cependant envoyé toute l'équipe de Wall Street : L'argent ne dort jamais pour notre plus grand plaisir. A côté de ça, peu de glamour, peu de stars et peu de claques cinématographiques. Si l'on restera bouleversé par le très beau Des Hommes et des Dieux de Xavier Beauvois qui devra se contenter du Grand Prix du Jury, le très expérimental Oncle Boonmee se verra décerner la Palme d'Or, et on applaudira à deux mains les prix d'interprétation de Javier Bardem (pour Biutiful) et de Juliette Binoche (pour Copie conforme).
En septembre, tous les chemins mènent à Venise...
Pour une fois, la Mostra n'avait rien à envier à son grand frère, le Festival de Cannes. En effet, la célèbre manifestation cinématographique de la Cité des Doges a vu défiler bon nombre de stars, proposé une excellente sélection, et possédait avec Quentin Tarantino un président du jury cinéphile jusqu'à la pointe des cheveux. Son palmarès fut à son image : varié, passionné et passionnant. Le Lion d'Or est revenu au poétique, drôlatique et touchant Somewhere de Sofia Coppola (l'ex-petite amie de Quentin...), alors que Vincent Gallo (pour The Essential Killing) et Ariane Labed (pour Attenberg) ont remporté les Coupes Volpi des meilleurs acteur et actrice.
Une année cinéma sublime, riche, variée, qui a proposé aux spectateurs du monde entier des oeuvres belles, fortes et singulières, justement récompensées.
Espérons que 2011 sera d'une même accabit... alors rendez-vous cette année !
A.I.