Si 2010 a été marqué par de superbes succès sur grand écran, l'année a également connu de sacrés flops qu'on s'empressera d'oublier en 2011. Les spectateurs ne sont pas dupes et savent reculer devant de tristes navets. Revenons sur les plus grands échecs cinématographiques de l'année, de la comédie française au mélo américain ou encore au thriller politique, des intrigues tout à fait convenues et un manque terrible d'imagination. Décidément, rien n'a pu sauver ces films de la débâcle, même pas un casting racoleur!
Quand la comédie française ne déplace pas les foules
Le Baltringue de Cyril Sebas n'a pas réussi à séduire le public français. C'est à peine si on esquisse un sourire devant un Vincent Lagaf' peu convaincant, en pseudo agent secret. La critique s'abstient et est suivie par le public !
Le Siffleur de Philippe Lefebvre n'a pas emballé les spectateurs. François Berléand à la tête d'une comédie, cela annonçait pourtant un sympathique succès, mais la caricature de la pré-retraite doré sur la Côte d'azur n'a hélas pas tenté les spectateurs. Heureusement, le trio Berléand, Lhermitte, Efira sauve le film.
Des films d'action
Top Cops a été un véritable flop avec seulement 226 000 entrées, pour une production avec le héros Bruce Willis ! Le tandem qu'il forme avec Tracy Morgan ne séduit pas les spectateurs.
Après avoir bluffé avec Taken, Pierre Morel déçoit la critique et le public avec From Paris with love. Des scènes d'action très brutales et chorégraphiées et un duo d'acteur avec un John Travolta complètement fêlé et un Jonathan Rhys-Meyers dépassé : la recette de cette production pourtant estampillée Luc Besson ne fait pas se déplacer les foules.
Boudé par le public américain, ignoré par la critique, avec La Forêt Contre-attaque, Roger Kumble signe une énième comédie familiale dans laquelle Brendan Fraser se débat désespérément contre une mère nature en colère. Une guerre civile entre promoteurs immobiliers et une armée d'animaux rebelles, finalement pas si pathétique grâce à un Brendan Fraser aux allures de Cartoon.
Du mélo dramatique aux thrillers futuristesMême avec des Mesures exceptionnelles, rien n'y fait, le réalisateur Tom Vaughan n'a pas réussi à attirer les spectateurs français. Brendan Fraser et Harrison Ford n'ont malheureusement pas réussi à convaincre dans ce mélo à l'américaine dans lequel les deux protagonistes que tout oppose s'unissent dans une bataille éperdue contre les industries pharmaceutiques et le système pour voir développer un médicament susceptible de sauver des malades atteints d'une maladie du coeur. C'est donc un bien triste échec, surtout que le film, adapté d'une histoire vraie, était chargé de bons sentiments, notamment celui de faire découvrir la maladie de pompe et l'ampleur de ce mal épouvantable.
Martin Campbell pensait voir les spectateurs célébrer le retour de Mel Gibson au cinéma, mais rien n'y fait, Hors de contrôle n'a pas attiré la foule. Après Casino Royale, le réalisateur livre un thriller politique déjà vu : Thomas Craven, un inspecteur vétéran de la brigade criminelle de Boston retrouve sa fille assassinée sur les marches de sa maison. Commence alors une sombre enquête dans laquelle ses propres adversaires sont en fait l'éminence grise du gouvernement. Mauvaise pioche pour Mel Gibson qui ne fêtera qu'un retour extrêmement furtif avec cette adaptation ratée de la série de la BBC Edge of Darkness !
Avec Repo Men, Miguel Sapochnik s'attaque à une énième fable futuriste. Une histoire de piégeur piégé où Jude Law se retrouve victime d'un système dont il était pourtant le plus fervent disciple. Même l'oscarisé Forest Whitaker ne suffit pas à convaincre. Le script annonçait pourtant le récit d'une satire sociale extrêmement cinglante, mais au final les spectateurs passent leur chemin.
Ce n'était pourtant pas si mal !
Le box office n'est pas un gage de qualité et révèle parfois de très mauvaises surprises. L'adaptation au cinéma du comic book Scott Pilgrim , ado en guerre contre les 7 ex de sa petite amie, était pourtant très prometteuse. Le réalisateur Edgar Wright livre un film générationnel dans lequel Michael Cera devient un véritable héros de la pop culture à la sauce Nintendo. Le duo Michael Cera et Mary Elizabeth Winstead est très drôle et fantaisiste. Chacun de ses sept ex-boyfriends incarne un portrait haut en couleur de la jeunesse américaine, du squatteur à la rock star, Edgar Wright caricature l'adolescence avec beaucoup d'esprit, mais le film passe inaperçu .
En dépit de bonnes critiques, Splice de Vincenzo Natali avec Sarah Polley, Adrien Brody et la Frenchy Delphine Chanéac, n'a pas convaincu les spectateurs. Quand deux superstars de la science repoussent les limites et décident de fusionner de l'ADN animal et de l'ADN humain, ça donne une étrange créature qui va vite se transformer en terrible cauchemar! Symbiose entre le virtuel et le réel, le film fantastique revisite le mythe Frankenstein. Des frayeurs, de l'émotion mais aussi une réflexion dérangeante sur la manipulation génétique.
Après la mémoire dans la peau, Doug Liman livre un intéressant thriller politique, Fair Game inspiré de faits réels. La tête d'affiche est accrocheuse, portant à l'écran deux acteurs particulièrement appréciés, Sean Penn et Naomi Watts. Naomi Watts en agent secret contrariée et Sean Penn en diplomate trop curieux se retrouvent en plein scandale politique. Nucléaire, armes de destruction massives, recherche éperdue de la vérité, affublée d'un drame familial : On remercie l'administration Bush d'avoir inspiré toute une pléiade de cinéastes, en déclarant la guerre à l'Irak... à chacun son Vietnam!
En portant à l'écran la collaboration entre Dumas et Maquet, son nègre littéraire, Safy Nebbou n'a pas remporté le succès tant attendu. Et pourtant L'autre Dumas porte une certaine noblesse, qu'insufflent les charismatiques Depardieu et Poelvoorde, récitant les dialogues ciselés de Gilles Taurand pour les beaux yeux de Mélanie Thierry. Hélas, cette fresque historique n'a pas suscité auprès des spectateurs tant d'enthousiasme...
EPH