Carla Bruni, présente mercredi 19 janvier au discours de Nicolas Sarkozy prononcé devant des personnalités de l'éducation et de la culture, a été hissée au titre d'ambassadrice du Fonds mondial de lutte contre le Sida, la tuberculose et le paludisme le 1er décembre 2008. Depuis, l'ex-vedette des podiums multiplie les actions de lutte contre cette terrible maladie, à laquelle a succombé son frère Virginio en 2006. Conférences ou réunions avec de grosses fortunes mondiales pour exposer les challenges à relever et les y sensibiliser, elle semble petit à petit trouver sa place sur le terrain humanitaire.
L'épouse du chef de l'État, qui se plaît à offrir de son temps et se rapprocher de ceux qui sont dans le besoin, a également lancé, au printemps 2009, la fondation Carla Bruni-Sarkozy, sous l'égide de la Fondation de France. Une initiative forte destinée à lutter contre les inégalités en facilitant l'accès à la culture et à la connaissance.
Cependant, alors que le magazine Point de Vue soulignait très justement fin 2009 que les résultats de cette organisation se faisaient attendre (et que l'active Rachida Dati se montrait beaucoup plus performante côté solidarité), ce serait apparemment toujours le cas.
Challenges, en kiosques jeudi 20 janvier, fait état d'un bon nombre d'associations caritatives citées sur le site internet de la Fondation, qui ne le seraient en réalité que pour exemple. "Vous m'avez trouvé sur le site ? J'en suis surpris", a déclaré un porte-parole de la Source, créée pour redonner confiance à des jeunes grâce à l'expression artistique. "Ce sont des initiatives dont on pourrait s'inspirer", a justifié Véronique Rampazzo, attachée de presse amie et agent de Carla Bruni, sans reconnaître que ces associations n'étaient pas au courant de leur mention sur le site de la fondation...
Alors que la directrice Cléa Martinet avoue que la notoriété de la première dame permet de lever de nombreux fonds (l'Américain John Paulson donne par exemple 500 000 euros par an), la concrétisation des différents projets est plutôt lente. Non pas que l'interprète de L'amoureuse n'y soit pas impliquée, mais peut-être devrait-elle être plus précise dans ses objectifs et ses résultats ?
Alors que l'ancienne First Lady Bernadette Chirac se bat depuis des années en toute transparence (l'opération Pièces Jaunes se déroule actuellement), les projets de Carla semblent flous. Depuis 2009, 1,5 millions d'euros ont été déboursés. Challenges raconte que Jacques Baclet et son association Patrimoine et culture en Saintonge ont bénéficié de 7 000 euros, qui ont permis à 560 enfants d'écoles rurales de se familiariser avec l'orgue, sous la direction du musicien Cédric Burgelin. Les Toiles Enchantées a reçu 10 000 euros, tandis que 1 200 euros ont été accordés à La Clé des Mauges rurales. Devant ce constat, les détracteurs de la chanteuse minimisent ces actions, qu'ils trouvent utiles mais peu triomphales au regard de ce qu'annonce l'épouse de Nicolas Sarkozy depuis son entrée sur le terrain.
A sa décharge, la première édition des Révélations Lancôme, programme destiné à aider des jeunes scolarisés en ZEP à accéder aux grandes écoles d'art, a aidé 37 lycéens (sur 221) a réussir les concours. 350 000 euros ont été déboursés pour cette action. La salle d'éveil sensoriel destinée à des enfants handicapés, lancée à l'hôpital de Garches le mois dernier, a été rendue possible grâce à 73 000 euros débloqués par la Fondation. Preuve que l'ambition de l'ancien top ne reste pas sans suite.
Plus d'apparitions, d'interventions symboliques et fortes au coeur de vraies problématiques d'actualité et de rendez-vous suivis seraient les bienvenuse. Le public attend de la franchise, de l'investissement et du rapprochement. Carlita saura-telle passer la seconde ?
Laureline Reygner