Dans son ouvrage Un monde à l'envers paru en 2004, Catherine Allégret révélait pour la première fois les agressions sexuelles dont elle aurait été victime de la part de son beau-père lorsqu'elle était enfant. L'actrice y confiait avoir été abusée par Yves Montand (marié avec Simone Signoret, la mère de Catherine, de 1951 à 1985) à plusieurs reprises notamment "à quatre ou cinq ans" alors qu'elle prenait sa douche. "Il me lave partout. Il est penché sur moi, son visage tout près du mien, il me regarde, et son doigt me fouille. Et je ne dis rien. Je n'ai jamais rien dit. Jamais. Est-ce que j'ai saigné ? Je ne sais pas" révèle l'écrivaine avant d'ajouter "Je ne saurais dire si l'épisode de la salle de bain s'est souvent répété. Je ne peux pas dire que j'ai été victime d'attouchements de cette sorte pendant ma petite enfance. Je me rappelle avec précision que cette fois-là."
J'étais toujours sur mes gardes
La mère de Benjamin Castaldi - aujourd'hui âgée de 74 ans - raconte avoir également été victime d'un comportement étrange de la part de son beau-père quelques années plus tard. "Je me rappelle cependant qu'une fois, pendant le tournage des Sorcières de Salem, - j'avais alors 9 ans -, il a saisi ma main pour la guider sur son torse nu". Terrifiée à l'idée de se retrouver seule avec l'acteur - qui l'a adoptée en 1987 deux ans après la mort de Simone Signoret - elle indique : "J'étais toujours sur mes gardes, j'avais peur de me retrouver seule avec lui."
Je me suis débattue, je me suis défendue
Néanmoins selon elle, elle n'était "pas dans la situation de ces enfants abusés tous les soirs de leur enfance" mais plutôt dans celle d'une "fillette dont le beau-père avait eu une attitude inacceptable quand elle était toute petite et plus qu'équivoque plus tard".
Une fois pourtant, la fille d'Yves Allégret parle d'un épisode qui aurait pu, selon ses propres mots, "très mal tourner". "Il m'avait appelée au premier étage de la "roulotte", notre logis de la place Dauphine", dans le 1er arrondissement de Paris. Brusquement, il s'est jeté sur moi, m'a renversée sur le lit, a passé la main sous la jupe de mon tailleur clair. (...) Mais j'avais grandi, je me suis débattue, je me suis défendue (...). Je l'ai agrippé au visage, juste sous l'oeil, et j'ai griffé. Le couvre-lit (...) était ravagé." Apparemment consciente de la situation, sa mère Simone aurait dit à Yves : "Faites ce que vous voulez, je ne veux pas le savoir."
Catherine n'a jamais porté plainte contre Yves Montand, qu'elle a plutôt considéré comme un homme désemparé de voir que son amour n'était pas partagé. "Je n'aurais pas parlé de toutes ces années où j'ai cru voir souffrir mon beau-père parce qu'il était, à l'entendre, amoureux de moi. Ni de toutes ses tentatives pour me convaincre de lui céder".
Il était pour toujours, mon 'petit papa'
Catherine a finalement pu pardonner son beau-père avant sa mort en 1991. Interviewée par le magazine Psychologies, elle révélait qu"heureusement, dans les dernières années de sa vie, tout est rentré dans l'ordre"."Il a su réparer, il a fini par me dire qu'il était réellement, et pour toujours, mon 'petit papa'. Ce fut un cadeau bouleversant" dévoilait-elle, la voix chargée d'émotion.