Habituée du Festival de Cannes, Catherine Deneuve, dont la carrière fête cette année son demi-siècle, a vu ce temple du cinéma international évoluer au gré des années et des évolutions technologiques. Elle constate aujourd'hui quelques changements qui lui déplaisent, pour un festival dans lequel elle ne se reconnaît plus vraiment.
"C'est très différent maintenant", a-t-elle expliqué à Alessandra Sublet dont c'était le premier Festival. La pétillante animatrice découvrait ainsi l'existence des junkets, ces courtes interviews à la chaîne, souvent répétitives, inspirées de ce que les Américains utilisent pour la promotion des films. "Pour nous les Français, il faut oublier ça... C'est la même lumière, le même endroit, le même siège. Donc au bout de la troisième interview... J'y arrive pas", déplore la légendaire Catherine Deneuve.
Connue pour un franc-parler qu'elle n'hésite pas à afficher dans les médias comme lorsqu'elle s'en prend à Sophie Marceau ou prend position contre les César, Catherine Deneuve va ensuite déplorer ce qui a fait de Cannes un endroit "quand même beaucoup moins mystérieux qu'avant", à l'image de ces montées de marches qui se font en début de soirée. Pour elle, "c'est la télévision maintenant qui a la mainmise sur toute l'image de Cannes", arguant que cette dernière "est devenue très importante". Avant de regretter, bien des décennies après la Palme d'or de 1964 remise aux Parapluies de Cherbourg de Jacques Demy qui lui valu sa première apparition sur la Croisette, que "l'image [ait] pris une place déraisonnable".