Catherine Deneuve en couverture du magazine Madame Figaro du 26 février 2011© Angeli
La suite après la publicité
Catherine Deneuve, icône du cinéma français, nommée aux César pour sa performance dans Potiche de François Ozon, revient dans les salles obscures. Devant la caméra de Thierry Klifa, elle incarne dans Les Yeux de sa mère une star du journalisme télévisé, entre Claire Chazal et Christine Ockrent, face à sa fille, qu'elle n'a pas élevée. L'occasion de lui demander ce qu'elle pense du rôle de mère, elle qui a pour enfant Christian Vadim et Chiara Mastroianni. Catherine Deneuve répond aux questions de Madame Figaro. Extraits.
Une femme maternelle
Egoïste dans Les Yeux de sa mère, Catherine Deneuve dévoile quelle genre de mère elle est en vérité : "Lena, mon personnage, n'a pas élevé sa fille. Moi, à titre personnel, ce genre de non-relation ne m'intéresse pas, ce serait même le pire cauchemar. C'est tellement loin de ce que j'ai vécu et de ce que j'ai souhaité vivre. [...] Personne n'est exemplaire. Mais j'ai été une mère maternelle, et mes enfants sont bien élevés. Je me suis beaucoup occupé d'eux et j'ai été attentive. Mon fils [qu'elle a eu avec Roger Vadim], je l'ai élevé seule, je me suis séparée de son père lorsqu'il était bébé. Ma fille, elle, c'est différent, elle a bien connu son père [Marcello Mastroianni], même si elle vivait avec moi."
La maternité a été quelque chose de naturel, essentiel pour l'actrice : "J'avais tellement envie d'avoir un enfant, un enfant d'un homme que j'aimais. Je n'avais pas 20 ans quand mon fils est né. Et j'ai l'exemple de ma fille, Chiara, qui est extrêmement maternelle et pourrait choisir de refuser un travail pour ne pas quitter ses enfants."
Les tourments de la notoriété
Face à son personnage dans Les Yeux de sa mère, Catherine Deneuve se trouve à des années-lumières. Toutefois, elle partage certaines choses, comme la célébrité et ses excès, mais la comédienne distingue des nuances entre star du cinéma et star de la télévision : "Lena, mon personnage, est chassé du jour au lendemain et sera remplacée sans remous. La télévision, c'est ça. Les actrices sont un peu moins inflammables."
Comme dans le film, elle a vécu la douloureuse expérience de la publication d'une biographie non autorisée : "C'est horrible parce que cela concernait ma famille et mon père. Il était écrit des choses ignobles, et cela m'a beaucoup affectée. [...] Jamais je n'écrirais une autobiographie : ma vie personnelle n'appartient qu'à moi."
Une femme depuis toujours déterminée
Femme déterminée, Catherine Deneuve mène la vie qu'elle a toujours voulu mener, pression du travail ou pas : "Le week-end, je m'isole complètement. Je n'ai aucun problème à être injoignable." En regardant sa filmographie, elle se définit ainsi à travers ses personnages : "Une femme qui résiste à la pression sociale."
Ce caractère affirmé, la star le possède depuis toujours : "De toutes mes soeurs, j'étais celle qui voulait partir le plus vite." Dans Psychologies magazine, elle évoque sa famille : "Quand vous vivez dans une famille nombreuse, pour avoir votre propre univers, il faut savoir fermer la porte à double tour. Sinon, vous vous laissez tout le temps envahir." Elle a beaucoup d'admiration pour ses parents. Sa mère aura bientôt 100 ans et c'est son nom, Deneuve, qu'elle porte, au lieu de Dorléac. Toutefois, elle précise : "J'ai remplacé mon nom parce que ma soeur était déjà actrice. Sinon, je l'aurais gardé."
La mort, la vieillesse...
Pour Psychologies Magazine, elle parle de Françoise Dorléac, sa soeur décédée à 25 ans, en 1967 : "La vraie actrice, c'était elle. [...] Quand on a vécu, jeune, un deuil aussi profond, il ne vous quitte jamais. Jamais. Et il se trouve qu'en plus d'être soeurs, nous étions dans le même métier, très complices. [...] On vit avec ses morts ; pas autant qu'avec les vivants, heureusement, mais tout de même ils sont là."
Ne voulant pas parler de choses personnelles, elle se livre tout de même. Elle parle de la lutte pour le droit à l'avortement en 1971, elle qui a vécu cette épreuve. La vieillesse est aussi abordée : "Mais oui, évidemment que c'est ennuyeux de vieillir !" Ce qui l'ennuie le plus, c'est "la décrépitude, d'être décatie". Mais elle ajoute : "Enfin, le plus important, c'est d'avoir sa tête."
Catherine Deneuve sera à l'affiche des Yeux de sa mère, aux côtés de Géraldine Pailhas et Nicolas Duvauchelle, à partir du 23 mars. Ci-dessus, les images de l'avant-première à Lille avec la comédienne, ainsi que le jeune Jean-Baptiste Lafarge et le réalisateur Thierry Klifa.
Retrouvez ces interviews dans leur intégralité dans Madame Figaro (édition du 26 février) et de Psychologies Magazine (édition de mars 2011).
Une femme maternelle
Egoïste dans Les Yeux de sa mère, Catherine Deneuve dévoile quelle genre de mère elle est en vérité : "Lena, mon personnage, n'a pas élevé sa fille. Moi, à titre personnel, ce genre de non-relation ne m'intéresse pas, ce serait même le pire cauchemar. C'est tellement loin de ce que j'ai vécu et de ce que j'ai souhaité vivre. [...] Personne n'est exemplaire. Mais j'ai été une mère maternelle, et mes enfants sont bien élevés. Je me suis beaucoup occupé d'eux et j'ai été attentive. Mon fils [qu'elle a eu avec Roger Vadim], je l'ai élevé seule, je me suis séparée de son père lorsqu'il était bébé. Ma fille, elle, c'est différent, elle a bien connu son père [Marcello Mastroianni], même si elle vivait avec moi."
La maternité a été quelque chose de naturel, essentiel pour l'actrice : "J'avais tellement envie d'avoir un enfant, un enfant d'un homme que j'aimais. Je n'avais pas 20 ans quand mon fils est né. Et j'ai l'exemple de ma fille, Chiara, qui est extrêmement maternelle et pourrait choisir de refuser un travail pour ne pas quitter ses enfants."
Les tourments de la notoriété
Face à son personnage dans Les Yeux de sa mère, Catherine Deneuve se trouve à des années-lumières. Toutefois, elle partage certaines choses, comme la célébrité et ses excès, mais la comédienne distingue des nuances entre star du cinéma et star de la télévision : "Lena, mon personnage, est chassé du jour au lendemain et sera remplacée sans remous. La télévision, c'est ça. Les actrices sont un peu moins inflammables."
Comme dans le film, elle a vécu la douloureuse expérience de la publication d'une biographie non autorisée : "C'est horrible parce que cela concernait ma famille et mon père. Il était écrit des choses ignobles, et cela m'a beaucoup affectée. [...] Jamais je n'écrirais une autobiographie : ma vie personnelle n'appartient qu'à moi."
Une femme depuis toujours déterminée
Femme déterminée, Catherine Deneuve mène la vie qu'elle a toujours voulu mener, pression du travail ou pas : "Le week-end, je m'isole complètement. Je n'ai aucun problème à être injoignable." En regardant sa filmographie, elle se définit ainsi à travers ses personnages : "Une femme qui résiste à la pression sociale."
Ce caractère affirmé, la star le possède depuis toujours : "De toutes mes soeurs, j'étais celle qui voulait partir le plus vite." Dans Psychologies magazine, elle évoque sa famille : "Quand vous vivez dans une famille nombreuse, pour avoir votre propre univers, il faut savoir fermer la porte à double tour. Sinon, vous vous laissez tout le temps envahir." Elle a beaucoup d'admiration pour ses parents. Sa mère aura bientôt 100 ans et c'est son nom, Deneuve, qu'elle porte, au lieu de Dorléac. Toutefois, elle précise : "J'ai remplacé mon nom parce que ma soeur était déjà actrice. Sinon, je l'aurais gardé."
La mort, la vieillesse...
Pour Psychologies Magazine, elle parle de Françoise Dorléac, sa soeur décédée à 25 ans, en 1967 : "La vraie actrice, c'était elle. [...] Quand on a vécu, jeune, un deuil aussi profond, il ne vous quitte jamais. Jamais. Et il se trouve qu'en plus d'être soeurs, nous étions dans le même métier, très complices. [...] On vit avec ses morts ; pas autant qu'avec les vivants, heureusement, mais tout de même ils sont là."
Ne voulant pas parler de choses personnelles, elle se livre tout de même. Elle parle de la lutte pour le droit à l'avortement en 1971, elle qui a vécu cette épreuve. La vieillesse est aussi abordée : "Mais oui, évidemment que c'est ennuyeux de vieillir !" Ce qui l'ennuie le plus, c'est "la décrépitude, d'être décatie". Mais elle ajoute : "Enfin, le plus important, c'est d'avoir sa tête."
Catherine Deneuve sera à l'affiche des Yeux de sa mère, aux côtés de Géraldine Pailhas et Nicolas Duvauchelle, à partir du 23 mars. Ci-dessus, les images de l'avant-première à Lille avec la comédienne, ainsi que le jeune Jean-Baptiste Lafarge et le réalisateur Thierry Klifa.
Retrouvez ces interviews dans leur intégralité dans Madame Figaro (édition du 26 février) et de Psychologies Magazine (édition de mars 2011).