Son geste n'est pas passé inaperçu. Le vendredi 8 mars 2024, journée internationale des droits des femmes, Catherine Ringer a été invitée à chanter une réinterprétation de La Marseillaise lors de la cérémonie de scellement de l'IVG dans la Constitution, organisée place de la Concorde à Paris, juste devant le ministère de la Justice. Le "sang impur" qui abreuve nos sillons est notamment devenu, ce jour-là, "une loi pure dans la Constitution". Notre président de la République, Emmanuel Macron, a tenu à féliciter l'artiste à la suite de cette performance historique, mais sur les vidéos qui circulent depuis, on peut voir que celle-ci s'échappe poliment de cet échange. Nourrit-elle une animosité particulière à l'encontre de notre dirigeant ?
"Pas du tout, assure-t-elle au micro d'Europe 1. C'est simplement que je trouvais que ce n'était pas le moment. Il m'a saluée, il avait l'air très content, il est venu me faire un baise-main, déjà, c'était bien mais je n'étais pas hyper à l'aise. J'ai essayé de lui en faire un, il n'a pas voulu. Et après il m'a dit : 'On se fait la bise ?' Et là non, j'ai trouvé que c'était trop familier. Et donc je suis partie en rigolant. Je crois qu'il souriait aussi. Et après c'est le genre d'image qui tourne, qui est réinterprétée. Ceux qui détestent Macron sont bien contents. 'Elle lui a mis un vent, c'est politique, ça veut dire ci et ça'. Ceux qui l'aiment disent : 'Elle est comme ça, elle voulait pas faire la bise'."
La chanteuse du groupe Rita Mitsouko ne semble effectivement pas avoir, pour habitude, de coller sa joue à celle du premier venu. Son geste n'était, donc, pas spécialement calculé vis-à-vis d'une quelconque opinion politique. "C'est vrai que je ne voulais pas faire une bise là comme ça alors que c'était un moment plutôt solennel j'ai trouvé, a-t-elle rappelé. Et puis c'est pas mon pote non plus. Moi j'aime bien embrasser les gens que j'aime et que je connais."
Pas de passe-droit pour le président de la République, donc, malgré son enthousiasme le jour de leur rencontre. Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée auprès du ministre de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, avait elle-même minimisé la gravité de l'instant en rappelant qu'elle ne voulait que "célébrer ce qu'il s'est passé aujourd'hui". "Nous sommes le premier pays au monde à reconnaître l'IVG dans la Constitution", a-t-elle rappelé sur Franceinfo.