C'est un moment "historique" qu'ont vécu les spectateurs sur la place Vendôme : après un plébiscite du Congrès il y a quelques jours, l'IVG a été formellement scellée dans la Constitution par Emmanuel Macron en ce 8 mars, sous le regard de nombreuses figures du féminisme, avant les traditionnelles manifestations en faveur de l'égalité entre femmes et hommes attendues dans toute la France.
Et si de très nombreuses militantes féministes avaient fait le déplacement, certaines personnalités étaient également présentes. Comme Catherine Deneuve , signataire de l'historique Manifeste des 343 (une tribune réclamant la légalisation de l'avortement en 1971), et qui n'a pas voulu manquer ce grand moment. Minuscule drapeau ukrainien attaché sur le col, l'actrice est arrivée dans un manteau marron, cachée par des lunettes de soleil et est montée sur l'estrade aux côtés du président avec d'autres signataires du même manifeste dont Claudine Monteil, qui était à l'époque la plus jeune à l'avoir signé.
"Le sceau de la République scelle en ce jour un long combat pour la liberté", a ensuite lancé Emmanuel Macron lors de la cérémonie pendant laquelle sa femme, Brigitte Macron, l'avait accompagné. Solennelle dans son manteau beige, la Première dame a assisté aux discours, mais également à l'inscription officielle devant Eric Dupond-Moretti, garde des Sceaux, et Yaël Braun-Pivet, présidente de l'Assemblée Nationale, auparavant opposée à cette modification de la Constitution mais qui a expliqué avoir changé d'avis après les retours en arrière constatés aux Etats-Unis, en Argentine ou en Pologne.
Après ce moment important, c'est la chanteuse Catherine Ringer qui a marqué les esprits, vendredi, lors d'une réinterprétation de la Marseillaise. "Aux armes, citoyens, citoyennes", s'est d'abord autorisée l'artiste, sous les applaudissements nourris de la foule, avant de transformer la dernière phrase de l'hymne national en "Marchons et chantons cette loi pure dans la Constitution".
Une transformation qui a fait sourire le chef de l'état. "Elle l'a fait en liberté", a-t-il d'ailleurs commenté devant la presse, en reconnaissant que cette version était aussi "originale" que "non conventionnelle". Mais la chanteuse, vivement applaudie lorsqu'elle a regagné sa place, ne lui laissera sans doute pas le meilleur des souvenirs : alors qu'il tentait de la saluer, elle l'a doucement repoussé du bras, avant de dégager son épaule de son étreinte.
Aurait-elle peu apprécié le contact ? En tout cas, sa prestation fait partie des temps forts de cette grande journée pendant laquelle Emmanuel Macron a fait fleurir les tombes de grandes figures du féminisme, dont Gisèle Halimi et Simone Veil. Deux femmes qui auraient sans doute applaudi cet acte " historique "...