Cécilia Attias parle (ou plutôt écrit) enfin. Six ans après le coup de tonnerre provoqué par son divorce avec le tout nouveau président de l'époque Nicolas Sarkozy, l'ex-première dame revient pour la première fois sur cette séparation choc. Tout en pudeur mais sans détour, celle qui s'épanouit désormais à New York avec son mari Richard Attias livre son récit dans un ouvrage autobiographique, Une envie de vérité (Ed. Flammarion) dont Le Point s'est procuré les bonnes feuilles avant sa sortie le 9 octobre. Extraits choisis.
Cécilia Attias et Nicolas Sarkozy, ou "l'attirance mutuelle"
L'histoire de Cécilia et Nicolas, c'est d'abord celle d'un amour interdit. À l'époque de leur rencontre, au milieu des années 80, les deux sont en effet mariés. À Jacques Martin pour l'ex-première dame - c'est d'ailleurs l'ancien président alors maire de Neuilly qui célèbre leur union - à qui elle donnera deux filles, Judith et Jeanne-Marie. À Marie-Dominique Culioli pour lui, maman de Pierre, alias DJ Mosey, et de Jean. Mais leur attirance a finalement été plus forte que tout, ce qu'elle avait vite ressenti lors d'un dîner. "L'homme était intelligent, vif, drôle, et je me rendis rapidement compte que je ne le laissais pas indifférent, écrit-elle. Au début, nos couples devinrent amis, une manière sans doute pour Nicolas et moi de tenir à distance l'attirance mutuelle que nous sentions poindre. Ce qui ne l'empêcha pas de multiplier les déclarations auxquelles j'opposai une sérieuse résistance", révèle-t-elle.
Une armure qui va petit à petit se briser pour Cécilia. La faute à un mari "de plus en plus lointain". "Peu à peu, je suis tombée amoureuse de cet homme qui m'entretenait de ses problèmes et sollicitait mon avis, alors que je restais convaincue de ne pas intéresser les autres", raconte l'ex-épouse de Nicolas Sarkozy.
L'arrivée au pouvoir, le début de la fin
Unis par leur amour et un "destin commun", Nicolas Sarkozy et Cécilia Attias vont finalement s'éloigner à mesure que l'ex-président s'approchera de l'Élysée. "À compter de l'instant où il devint président de son parti [l'UMP, NDLR], mon ex-mari ne poursuivit plus qu'un seul but : remporter l'élection de 2007 et devenir le sixième président de la Ve République. Mais lui comme moi étions loin d'imaginer que cette marche triomphale ne mènerait pas seulement au sommet de sa carrière politique ; elle conduirait à la fin de notre couple", relate-t-elle. L'histoire est connue, c'est lors du fameux meeting du Bourget pour l'élection de Nicolas Sarkozy en novembre 2004 qu'elle rencontre son futur mari, Richard Attias, chargé d'organiser l'événement.
La polémique Fouquet's
C'est la toute première polémique du quinquennat de Nicolas Sarkozy : Le Fouquet's. Un lieu jugé par beaucoup comme le symbole du côté "bling bling" du nouveau président, où il fêtera sa victoire avec quelques dizaines d'amis, chefs d'entreprise, patrons de presse et autres personnalités politique, au soir du 2 mai 2007. Un choix qui s'avérera maladroit et dont beaucoup ont fait porter le chapeau à Cécilia Attias. Qui s'en défend aujourd'hui. "N'en déplaise à certains, je n'ai jamais établi de listes d'invités ni bloqué les entrée de quiconque. (...) C'est son cabinet qui s'est occupé de ces listes comme du reste", précise-t-elle, défendant d'ailleurs un choix "symbolique" pour les Français, à savoir les Champs-Élysées, et "amical", en rapport avec ses liens avec Diane, défunte épouse du propriétaire du Fouquet's, Dominique Desseigne, dont elle est aussi amie. Complément de réponse dans une interview au magazine Elle, où elle revient aussi sur le fameux yacht de Vincent Bolloré, l'autre polémique des premiers jours du quinquennat. Elle y assure qu'il s'agissait de faire plaisir à leur fils Louis et d'être éloigné des photographes.
Ce moment reste toutefois difficile pour la personnalité publique qu'était Cécilia Attias, accusée de maladresse, mais finalement surtout pour la femme. Car elle s'était alors détachée depuis longtemps de Nicolas. "Je suis consciente de n'avoir plus été, à ce moment-là, le soutien de celui qui en avait intensément besoin : Nicolas. Ainsi, j'ai été incapable de me trouver à ses côtés lors du débat d'entre les deux tours avec Ségolène Royal. (...) Aujourd'hui, je le regrette encore", admet l'épouse de Richard Attias. Une distance telle que le Journal du dimanche avait annoncé qu'elle n'avait pas voté au second tour. "J'ai voté à un des deux tours. Mais vous ne vous rendez pas compte de ce que c'était que de voter. Quand vous êtes la femme d'un futur chef d'État, les photographes vous guettent comme un animal et, moi, comme c'est arrivé à tant de gens, j'étais en train de me demander si je voulais encore de ce couple. J'allais trop mal pour supporter ces regards. J'aurais dû, mais je n'ai pas pu", reconnaît-elle aujourd'hui dans Elle.
Des hésitations qu'elle a également connues au moment de venir au Fouquet's, où elle se rendra finalement vers 23h. "Ma fille Jeanne-Marie était parvenue à me convaincre que ma place se trouvait avec le nouveau président, et pas chez moi. Il fallait que la femme publique reprenne le pas sur la personne privée. (...) Tout cela nous a portées, ma famille et moi. Ce jour-là, et ceux qui suivirent, je me devais d'être présente. Je l'ai fait. Et ne le regrette pas", ajoute-t-elle dans ses mémoires.
Le divorce
Après des semaines de rumeurs, le divorce de Cécilia Attias et Nicolas Sarkozy sera officialisé quelques mois plus tard. Dans Elle, l'ex-première dame parle de sa séparation d'avec Nicolas Sarkozy comme d'"une démarche totalement personnelle". "Ce qui nous est arrivé est une chose banale. (...) Il se trouve que mon mari était président de la République. Mais ce n'était pas du courage, c'était ce qu'il fallait faire pour être en accord avec moi-même", estime-t-elle. Chose surprenante, elle décrit ensuite comment des amies ont divorcé... pour prendre sa place aux côtés de Nicolas Sarkozy, avec qui elle est d'ailleurs en bon termes, même si elle ne sait "strictement rien" de son possible retour en 2017. "Les gens feraient n'importe quoi pour de l'argent ou du pouvoir", déplore-t-elle sans nostalgie, comme une femme désormais plus qu'épanouie et libérée d'un pouvoir lui ayant trop souvent donné le tournis.
L'intégralité des bonnes feuilles est à retrouver dans le magazine "Le Point" du 3 octobre 2013.