Il y a dix ans, Charlotte de Turckheim croisait le chemin celui qui est devenu son mari, Zaman Hachemi. C'est en 2007, chez son amie Chékéba Hachemi, qu'elle "rencontre le futur homme de [ma] vie". Leur relation est "encore fragile" lorsque la comédienne est invitée par le ministère des Armées à "jouer pour les troupes installées en Afghanistan le 31 décembre". "J'accepte à condition que mon 'Afghan' m'accompagne", raconte-t-elle à Paris Match, faisant référence à Zaman qui était réfugié politique afghan depuis plusieurs de dix ans. "Nous voyagerons avec le ministre Hervé Morin, sa femme et des militaires harnachés pour la guerre."
Charlotte de Turckheim raconte que le ministère se renseigne beaucoup sur Zaman Hachemi, qui a jadis travaillé pour le fameux commandant Massoud, soldat et dirigeant afghan connu pour avoir combattu les Talibans – ce qui lui vaudra d'être tué deux jours avant les attentats du 11 septembre 2001. Elle raconte notamment son échange avec l'un des membres du ministère : "'Comment l'avez-vous connu ?' Moi, je blague : 'Je me baladais sur le canal Saint-Martin, il était sous une tente, et voilà... !' Ça ne les fait pas rire."
Le 30 décembre, elle embarque pour l'Afghanistan, où elle doit jouer sa pièce à succès Une journée chez ma mère devant 35 000 soldats, français et afghans. "On atterrit à l'aube, et on enfile gilets pare-balles et casques militaires avec nos noms. Je sens une tension. On change de lieu, 'par sécurité' : ce ne sera plus Kaboul mais la base de Nijra, un piton rocheux à l'entrée de la vallée du Panshir, car les journalistes Ghesquière et Taponier viennent d'être enlevés. Deux hélicoptères géants surgissent, s'immobilisent à peine pour nous embarquer et redécollent, portes ouvertes ! Et, 'pour éviter les tirs', on rase la montagne ! Un vrai film", raconte la maman de Julia Piaton.
Arrivée sur la base militaire, Charlotte de Turckheim raconte avoir "envie de pleurer" avant de "jouer sur un semi-remorque criblé de balles". "Mon coeur se serre d'émotion. (...) Je ne vais jamais réussir à faire rire ces 'post-ados' dans la guerre... Eh bien, si ! Après deux-trois minutes, un premier rire, puis un deuxième, un troisième. À la fin, c'est du délire...", se souvient-elle. Elle en ressortira grandie mais surtout, sur les terres d'un homme qu'elle commence à aimer, elle "scelle" là son amour pour l'homme de sa vie.