Christian Clavier a choisi Le Figaro pour s'expliquer sur les raisons de son déménagement à Londres. Certes, son agent avait déjà précisé en octobre dernier les raisons de son départ : "Il ne s'agit absolument pas d'un exil fiscal, la Grande-Bretagne n'étant pas du tout une destination favorable." Il avait été meurtri par l'accueil de sa réalisation On ne choisit pas sa famille, dont les critiques dépassaient le cadre artistique : "Il est la cible d'attaques systématiques pour son amitié avec Nicolas Sarkozy. [...] Son installation provisoire à Londres est aussi motivée par un souci de bien-être personnel et familial." C'est désormais au tour de l'acteur lui-même de parler de son exil. En dépit du succès des Profs (plus de 3 millions d'entrées), il explique qu'il ne compte pas revenir en France pour le moment.
Avec son ami du Splendid Thierry Lhermitte, Christian Clavier monte à Londres la pièce Inconnu à cette adresse, adaptation du roman épistolaire de Kressmann Taylor, à partir du 13 juin au Soho Theatre. La même mise en scène sera présentée en parallèle en anglais avec des acteurs britanniques : "J'ai voulu amener aux Anglais ce texte américain qu'ils ne connaissent pas", justifie le comédien. S'il connaît bien la scène londonienne, c'est surtout pour y avoir acheté les droits de pièces à succès adaptées ensuite sur le boulevard parisien, comme Panique au Plazza (Out of Order) ou Double Mixte (Run for Your Life) de Ray Cooney, précise Le Figaro.
De Londres, Christian Clavier apprécie le dynamisme, la tolérance et ses habitants cosmopolites. C'est alors qu'il aborde les raisons de son exil : "Et pour répondre à la question qui ne m'est pas posée : je ne suis pas venu ici pour une fiscalité qui n'est pas intéressante, j'ai choisi une destination de culture." Ne citant pas directement Gérard Depardieu, il ne comprend pas les procès qui sont faits à certains de ses camarades : "Les Français se dressent les uns contre les autres, les Anglais, eux, ne cherchent pas de boucs émissaires, remarque-t-il. Les artistes vivent où ils veulent. On n'a pas reproché à Hemingway ou à Picasso de venir en France. Moi, j'en avais ras le bol d'être systématiquement pris pour cible en raison de mes amitiés avec l'ancien président. Alors, j'ai pris ma famille, on est partis, et on est beaucoup plus tranquilles. J'échappe à ce qu'il faut bien appeler une chasse médiatique."
Profitant de l'effervescence londonienne, il poursuit l'écriture des Visiteurs 3 avec Jean-Marie Poiré et envisage de reprendre La Cage aux folles, voire Le Père Noël est une ordure, tout en regrettant que ces oeuvres soient représentatives d'une époque révolue : "Je ne suis pas sûr qu'on pourrait écrire ça dans la France d'aujourd'hui, extrêmement politiquement correcte. On aimait rire de tout, ce n'est plus le cas."